Lozère : la vidéo du confinement des lycéens de Saint-Chély-d'Apcher

COV'INTERVIEW. C'est comme ça que les élèves du lycée agricole François Rabelais ont appelé leur vidéo sur le confinement. Des témoignages de lycéens, d'un prof et du personnel de l'établissement qui disent leurs difficultés à vivre le confinement en Lozère, leur peur du futur ou leurs espoirs.

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Ils s'expriment tous face caméra et masqués. Et répondent chacun à leur façon aux deux questions principales posées par les élèves du club cinéma qui réalisent la vidéo. Comment vivent-ils le confinement et comment imaginent-ils le monde d'après? Certains sont sereins. D'autres à fleur de peau. Mais peu sont optimistes. Les interviewés sont principalement des lycéens, plus un professeur, le proviseur et deux cantinières du lycée agricole François Rabelais. Un établissement qui regroupe quelques 240 élèves dans ce territoire rural de Saint-Chély-d'Apcher. La moitié des lycéens sont pensionnaires. Ils viennent de toute l'Occitanie et même de plus loin et rentrent chez leurs parents tous les week-ends. Aucun cas de Covid jusqu'ici au sein du lycée François Rabelais.


COV'INTERVIEW,  la vidéo réalisée par les lycéens à Saint-Chély-d'Apcher

Comment vis-tu le confinement?

Ils s'appellent Mary, Eloïse, Alicia, Théo ou Maelly. Ils répondent face caméra, masqués mais avec sincérité, seuls ou en groupe. Pour tous, le confinement, c'est dur mais ils l'acceptent...ou presque.

"On le vit très très mal. Franchement presque ça dégoûte de l'école, j'ai pas envie de faire une année de plus comme ça" explose une élève alors que ses amies tempèrent : "C'est assez compliqué, notre vie sociale est réduite...c'est très dur mais il faut respecter".

"Le confinement, je le vis assez bien parce que je suis avec ma famille ...Ce qui m'énerve le plus, c'est que je peux pas voir mes amis et je peux pas faire mes loisirs, la chasse et la pêche."

Un lycéen de François Rabelais

"Je le vis un peu comme tout le monde" enchaîne le proviseur du lycée Ali Ouchaaou, présent lui aussi dans la vidéo. "On est un peu privés de liberté, comme si on nous empêchait de vivre, quelque part".
 

Un proviseur fier du travail effectué par le club cinéma et des lycéens qui ont joué le jeu en répondant à ce "Cov'interview "

Oui c'est dur pour eux ce confinement. C'est l'âge où l'on s'ouvre sur la vie. Mais je retiens de tous ces témoignages que ça se passe mieux, dans l'ensemble, pour les élèves que pendant le premier confinement parce que cette fois ils continuent à aller au lycée.

Ali Ouchaaou proviseur lycée agricole François Rabelais de Saint-Chély d'Apcher

Témoigner sur le confinement, une initiative des élèves du club cinéma

Pour les trois filles qui sont derrière la caméra, Wendy, Chloé et Juliette, le thème s'imposait pour le club cinéma cette année. Comment parler d'autre chose quand le Covid limite la vie et les règles sanitaires rythment le quotidien ?  Et leur professeur, Charly Vurpillot les a aidées à mener à bien leur projet. Le groupe a privilégié les paroles d'élèves, mais n'a pas oublié les autres membres de la communauté scolaire, le tout habilement monté pour alterner les propos. 

C'est d'abord leur professeur d'Economie, Jean-François Laurent, qui souffre, lui aussi: "Au niveau professionnel c'est plus difficile parce qu'on est éloignés des élèves et là c'est moins joyeux. Quand on est enseignant, il faut le contact humain et ça, ça manque... donc il y a des hauts et des bas, c'est comme ça!"

 "Bah le confinement, nous, on le passe au travail tu vois, alors c'est vite vu! Après, ça nous empêche de voir nos proches mais en même temps, c'est ce qu'il faut pour empêcher ce virus..."

Nadine et Claire, personnel de restauration du lycée François Rabelais

 

Un lycée épargné par le Covid


Pour l'instant, aucun cas de Covid au lycée agricole de Saint-Chély-d'Apcher depuis le début de la pandémie. Et c'est une attention de chaque instant pour la communauté éducative. Certes le département de la Lozère a été longtemps et de façon exemplaire épargné par le virus mais ce n'est plus le cas et surtout, les élèves viennent de 40 départements différents vers ce lycée attractif avec ses deux filières bovins et chevaux. De quoi craindre la circulation du virus car la moitié des 240 lycéens sont pensionnaires mais rentrent chaque week-end chez leurs parents. 
"On est très vigilants et on a encore augmenté la surveillance" explique le proviseur.

Les élèves doivent vérifier leur température avant le retour du week-end. Dès l'arrivée en bus, il y a des distributeurs de gel hydro-alcoolique et ensuite c'est prise de température tous les matins au lever et également pour les demi-pensionnaires.

Ali Ouchaaou proviseur lycée Rabelais

"On a la chance d'être une petite structure" détaille le proviseur, "car on a des classes réduites, 18 élèves en moyenne. Et on a dédoublé la seule classe de seconde générale plus nombreuse, pour pouvoir respecter les distances de sécurité sanitaire".

Comment imagines-tu le monde d'après?

C'est le second volet de la vidéo réalisée au lycée Rabelais et là, le moins qu'on puisse dire, c'est que les ados ne sont pas optimistes. Voilà, en quelques phrases, leur appréhension du futur:

"Faudrait qu'on soit libre tout en se rappelant de ce qu'on a vécu. Ça va marquer l'esprit de tout le monde et ça va être compliqué de revenir comme avant"

"La pandémie, elle va continuer donc faudra vivre avec"

"Déjà, au niveau financier, on est dans la mouise...au niveau des impôts ça va augmenter avec tout ce que Monsieur Macron a payé pour nous et je sais pas si on retrouvera le niveau normal!"
"Quand on va enlever le masque, notre corps, comme il n'a pas été exposé aux maladies, n'aura plus de défenses immunitaires, du coup on va davantage tomber malade".


Une vision sombre, une peur du futur que tentent d'adoucir les adultes :

" Je suis un éternel optimiste donc je pense qu'on trouvera une solution contre le virus et qu'on retrouvera une vie normale" espère le proviseur. "Vous pourrez sortir de chez vous avec des amis, profiter de la vie".
Quant au professeur d'Economie, il rêve même que l'on tire les leçons de cette période sombre pour revenir à l'essentiel :

On pourrait revenir sur des choses plus simples, parce qu'on a pris le temps de réfléchir. Simplement les relations humaines. Prendre le temps pour échanger. Regarder ce qui nous entoure, la nature, le ciel.

Jean-françois Laurent, professeur lycée agricole François Rabelais



 
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