Le président de la Coordination rurale de la Lozère, Hervé Sapet, a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Mende, pour avoir blessé le 23 juillet, un gendarme avec un tracteur, devant la parc à loups du Gévaudan, à Sainte-Lucie.
Hervé Sapet, qui était absent à l'annonce du jugement jeudi, s'est également vu infliger cinq ans d'interdiction de détention d'arme.
Une condamnation à 3 mois avec sursis
6 mois de prison avec sursis avaient été requis le 4 septembre contre l'éleveur et syndicaliste.
"Le syndicalisme ne permet pas tout" et "ne mérite pas de mettre en danger la vie d'un gendarme", avait déclaré dans son réquisitoire le procureur de la République de Mende Xavier Sicot, qui avait également requis une interdiction de se rendre sur la commune de Saint-Léger-de-Peyre, où se trouve le parc aux loups devant lequel s'était déroulé l'incident et une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.
"Je comprends les problèmes du loup et des troupeaux, mais ça n'est pas le débat aujourd'hui", avait ajouté le magistrat, soulignant que c'était la question de "l'intentionnalité" du geste qui était débattue devant le tribunal correctionnel qui jugeait Hervé Sapet pour "violences avec arme sur une personne dépositaire de l'autorité publique".
Hervé Sapet, éleveur de bovins de 43 ans, était accusé d'avoir blessé aux jambes un gendarme (qui a eu un jour d'ITT) en cherchant à forcer le 23 juillet dernier avec un tracteur la barrière d'entrée du parc aux loups, lors d'une manifestation hostile à l'espèce protégée.
De plus, il était en état de récidive légale, puisqu'il avait déjà été condamné en février 2016 à un mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende pour avoir participé en novembre 2015 au saccage des locaux de l'Association lozérienne pour l'étude et la protection de l'environnement (Alepe), qui défend notamment les loups.
Pour la défense, Me Aurélien Vergani avait plaidé la relaxe, estimant que les faits reprochés n'étaient pas établis. Hervé Sapet avait assuré à l'AFP avoir simplement voulu bloquer l'entrée du parc animalier et non pas en forcer l'entrée, parlant d'un "accident".
La présence et la protection du loup en Lozère sont contestées par de nombreux agriculteurs, en particulier les éleveurs d'ovins, qui souffrent d'attaques meurtrières de troupeaux.
Le parc aux loups, dont s'étaient échappés certains prédateurs en mars 2016 à la suite d'un acte de vandalisme, cristallise régulièrement les tensions autour de cet animal en Lozère.