Manuel Valls est arrivé, vendredi matin, en Lozère pour rencontrer à Mende des éleveurs de vaches laitières, à l'occasion du Mondial de la Brune 2016. Les acteurs de la filière lait avaient manifesté au début de l'année leur profond désarroi face à la chute des prix qui perdure.
Le Premier ministre était notamment accompagné de Carole Delga, la présidente PS de la région LRMP.
Matignon a indiqué mercredi dans un communiqué que le Premier ministre se rendrait au Congrès Mondial et Concours européen de la race brune, une variété de vaches laitières, et qu'il visiterait ensuite le Centre hospitalier de Mende.
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, présent au Mondial
Depuis la fin des quotas laitiers européens le 31 mars 2015, la production de lait en Europe a augmenté d'environ 2% sur un an, sous l'impulsion de l'Europe du Nord, alors que dans le même temps la consommation de lait baissait en Chine et que l'Europe subissait les effets de l'embargo russe.
Cette surproduction a causé une chute des prix de 3% au niveau mondial, entraînant l'élevage laitier français dans une crise profonde.
Valls promet aux éleveurs de ne pas les "laisser tomber" et énonce "trois chantiers"
Manuel Valls a assuré ce vendredi, à Mende,; que le gouvernement et l'Etat ne laisseraient "pas tomber" les éleveurs, en proie à un profond malaise comme l'ensemble de l'agriculture française, et a énoncé "trois chantiers" pour remédier à cette situation.
Le Premier ministre a profité de sa venue dans la préfecture de la Lozère, où se tient le "Congrès mondial de la race brune", une vache laitière, pour délivrer ce message : "l'Etat, le gouvernement ne laisseront pas tomber" les éleveurs.
Trois chantiers nous attendent" pour venir en aide à l'élevage et l'agriculture, a poursuivi Manuel Valls.
"Il faudra d'abord impérativement réguler les marchés des produits agricoles (...) C'est le combat des agriculteurs qui savent les dégâts d'une volatilité excessive des prix et c'est aussi le combat que la France mène dans les enceintes internationales et à Bruxelles", a-t-il souligné devant des responsables agricole et du monde de l'élevage.
"La crise de l'élevage n'est pas uniquement française, elle est européenne", a-t-il relevé.
F3 LR : A.Grellie et Y.Le Teunier
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Il faut réguler, maîtriser les productions internationales et faire concorder consommation et climat
Selon lui, "nous avons besoin de régulations", car "une vision ultra-libérale, qui ne tienne pas compte de la réalité de l'agriculture de chaque pays, qui soit basée uniquement sur une concurrence frénétique, tuera nos agriculteurs".
"Je remarque que les choses sont en train de changer" en Europe, a encore assuré Manuel Valls, en concédant que "jusqu'à maintenant, les "idées" françaises étaient "minoritaires", avec une Commission européenne "dominée par les libéraux".
"La France est mobilisée pour rétablir l'équilibre du marché européen. L'idée n'est pas de rétablir les quotas (...), mais d'encourager les mesures volontaires de réduction de la production. Des mesures qui ne seront efficaces que si elles
sont financées par l'Union européenne", a-t-il insisté.
"Le deuxième chantier", a ajouté Manuel Valls, est d'agir "pour que les échanges internationaux ne se fassent pas au détriment de certaines productions... Nous serons très vigilants, très exigeants, très mobilisés (...) dans les négociations avec les Etats-Unis ou les pays du Mercosur, en particulier en ce qui concerne l'élevage".
Le "troisième chantier" vise à faire en sorte que "la consommation de viande et la lutte contre le changement climatique aillent de pair". "Ce qui veut dire lutter contre l'effet de serre, contre le gaspillage et promouvoir une certaine sobriété", a-t-il spécifié.