Le Conseil général de la Lozère, majoritairement à droite, vient de rejeter la nouvelle carte cantonale proposée par le ministère de l'Intérieur. Le nombre de cantons passe de 25 à 13, entraînant la formation de "monstres" géographiques, dont la cohérence n'est pas très claire pour beaucoup d'élus.
C'est une des routes les plus difficiles de la région, la départementale 20. Elle emprunte le Col de Finiels pour relier le nord et le sud du Mont-Lozère. Un pont, ou plutôt une frontière entre deux mondes qui bientôt ne feront qu'un. Le futur canton de Saint-Etienne-du-Valdonnez. Un canton qui cristallise le mécontentement des élus de tout bord en Lozère.
Pour justifier ce grand écart géographique, l'Etat avance le critère démographique. Avec 6.700 habitants, il se situe dans la moyenne de 13 nouveaux cantons lozériens.
Mais il pourrait aussi présenter un autre avantage, selon ses détracteurs, opposer la socialiste Sophie Pantel, du Pont-de-Montvert, au numéro 2 divers droite du département, Jean de Lescure, du canton de Villefort.
Des doutes à gauche, aux accusations de charcutages à droite, à l'image du canton de Saint-Etienne-du-Valdonnez, la nouvelle carte cantonale ne satisfait personne à l'assemblée départementale.
Le Conseil général a voté à l'unanimité moins deux abstentions, contre ce projet de redécoupage.
Un appel à la mobilisation des maires lozériens avait été lancé à cette occasion. Seuls une dizaine d'entre eux étaient présents lors du vote.
Reportage S.Banus et Y.Le Teurnier