Soupçons de détournement de fonds publics : le député de Lozère Pierre Morel-À-L'Huissier visé par une enquête, des perquisitions en cours

L'association Anticor porte plainte contre le député Pierre Morel-À-L’huissier, surnommé le chevalier blanc de l’Assemblée nationale. L'élu de Lozère est visé par une enquête pour détournement de fonds publics.

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Le député Liot de Lozère Pierre Morel-À-L'Huissier est visé par des perquisitions dans le cadre d'une enquête ouverte notamment pour détournement de fonds publics après une plainte d'Anticor, a indiqué le parquet national financier (PNF), confirmant une information de Mediapart.

Ces perquisitions sont en cours à Mende, notamment au domicile du député, a précisé cette source. Une enquête avait été ouverte en novembre 2022 pour détournement de fonds publics, abus de confiance et recel d'abus de confiance, et confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE).

La captation à des fins personnelles de fonds publics constitue une atteinte grave à la probité" et "contribue à abimer le lien de confiance qui devrait exister, dans une démocratie représentative, entre les citoyens et leurs représentants politiques et administratifs.

L'association Anticor

L'association Anticor avait porté plainte le 12 septembre contre l'élu, qui aurait obtenu le remboursement de frais kilométriques fictifs à partir de faux justificatifs ou par l'intermédiaire de ses assistants parlementaires. Surnommé "Le chevalier blanc de l'Assemblée nationale", M. Morel-À-L'Huissier, qui a toujours contesté toute pratique illégale, a dénoncé auprès de l'AFP un "acharnement" contre lui.   

Député de ce département rural depuis 2002, il était conseiller général entre 1998 et 2015. Pour étayer sa plainte, l'association s'appuyait notamment sur des articles et des témoignages parus entre autres dans Mediapart et Midi-libre. Entre octobre 2019 et juin 2022, Mediapart a relaté que pendant plusieurs années M. Morel-À-L'Huissier avait obtenu le remboursement de frais kilométriques fictifs selon deux procédés. D'une part, le député demandait à ses assistants parlementaires de solliciter de l'Assemblée nationale le remboursement de frais kilométriques fictifs et de lui reverser ensuite le montant des paiements en espèces. D'autre part, il obtenait du conseil général le remboursement de déplacements professionnels à partir de faux justificatifs.

 Anticor citait également le témoignage dans Midi-libre d'un ancien collaborateur sur cette pratique. "Je ne suis pas le seul de ses collaborateurs à avoir dû faire cela. (...) Pour moi, c'était quelque chose d'ancré, tout le monde, dont ses salariés, était au courant", affirmait cet ancien assistant parlementaire.

Mediapart avait également découvert que le cabinet d'expert-comptable chargé de vérifier les frais professionnels du député lozérien employait sa suppléante. Et que la clerc de l'étude notariale qui a validé ses frais en 2015 était l'une de ses collaboratrices à temps partiel.

L'élu aurait aussi utilisé le reliquat de 30.000 euros de l'enveloppe allouée aux députés pour rétribuer leurs collaborateurs, afin d'embaucher son ancienne épouse, au lieu de le reverser à l'Assemblée nationale.

Ecrit avec AFP

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