Nouvelle attaque de loup en Lozère : "je ne supporte plus qu’une espèce protégée soit autorisée à tuer mes bêtes"

Une nouvelle attaque de loup a eu lieu en Lozère cette semaine. L'éleveuse, qui a retrouvé deux de ses brebis mortes et deux autres blessées, est excédée et demande la mise en place d'une politique efficace. Les associations de sauvegarde du loup militent pour la mise en place d'expérimentations de nouvelles mesures afin de trouver une politique de cohabitation efficace.

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« On les a sorties mercredi à 9h et à 9h22 j’ai retrouvé le premier agneau égorgé » se remémore Perrine Runel Galzin, éleveuse d’ovins sur le secteur de Le Merlet-Le Pont-de-Montvert, en Lozère. Ce mercredi 16 novembre, elle a retrouvé deux de ses bêtes mortes et deux autres gravement blessées. Selon elle, il s'agit d'une nouvelle attaque de loup. L'Office français de la biodiversité (OFB) a réalisé des prélèvements. 

C’est la 4ème fois que le scénario se reproduit cette année sur son élevage, alors Perrine Runel Galzin est excédée : « je ne supporte plus qu’une espèce protégée comme le loup soit autorisée à tuer mes bêtes ». Depuis deux ans, son cheptel est passé de 110 brebis à une soixantaine d’individus.

Désormais elle préfère garder son troupeau coûte que coûte dans la bergerie, même si elle ne sait pas encore comment pallier le futur manque de fourrage causé par la sécheresse cet été. Elle touchera une indemnisation pour avoir une nouvelle fois perdu des bêtes mais c’est une « mesure insuffisante » selon elle car "on ne fait pas ce métier pour être indemnisé. Jamais ça ne compensera le préjudice moral que j’ai vécu en tant qu’éleveuse et encore moins celui de mes bêtes car plusieurs ne mettent plus bas tellement elles sont traumatisées ».

Perrine Runel se sent « abandonnée à elle-même » et veut alerter sur la détresse psychologique que vivent les éleveurs dans la même situation. Elle estime qu’"à ce jour, les dispositifs anti-loups ne sont plus adaptés à nos terrains et sont dictés par des personnes qui ignorent la réalité du terrain".

"C'est essentiellement un problème psychologique"

Ce constat est en partie partagé par les associations qui militent pour la préservation du loup. Selon Manoël Atman, président de l’Association Alliance avec les loups et responsable pour l’Observatoire du loup de la région Auvergne-Rhône Alpes, les autorités chargées du suivi des loups comme l’Office français de la biodiversité (OFB) ne disposent pas des chiffres réels.

En l’absence d’un comptage vérifié, il est impossible d’établir une véritable politique et un dialogue entre les différents acteurs pour définir une cohabitation durable entre les loups et les éleveurs. Selon le naturaliste, "le loup tue 0,1% du cheptel français. A titre de comparaison, les transports en camion tuent 0,4% des ovins. C’est donc essentiellement un problème psychologique".

Pour tenter de trouver une solution de cohabitation, Manoël Atman a défini sept propositions, partagées sur la page Facebook de son association. 

Il regrette l’absence d’expérimentations pour trouver des mesures efficaces. Selon lui, plusieurs moyens techniques existeraient : "on dispose des moyens suffisants pour créer une application qui permettrait de localiser les meutes, ca serait très envisageable mais on ne le fait pas"

Manoël Atman explique aussi que les filets électrifiés mis en place actuellement ne sont pas assez grands pour limiter suffisamment leur franchissement par les loups. Et parmi le lot de solutions qu’il estime possibles, il plaide pour une meilleure éducation des chiens de troupeaux : "En Lozère, les troupeaux font partie des moins biens protégés car nos chiens ne sont pas assez éduqués pour surveiller contre les loups" explique le naturaliste.

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