Le Conseil français du culte musulman (CFCM), l'instance représentative de l'islam de France, a jugé ce jeudi "totalement inadmissibles" les propos d'un responsable de mosquée de Lunel (Hérault) qui avait refusé de condamner le départ de jeunes de sa ville pour le djihad.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), l'instance représentative de l'islam de France, a jugé ce jeudi "totalement inadmissibles" les propos d'un responsable de mosquée de Lunel (Hérault). Ce dernier avait refusé de condamner le départ de jeunes de sa ville pour le djihad.
"Dans l'émotion" qui a suivi la mort de six jeunes djihadistes de Lunel en Irak et en Syrie, "des paroles malvenues ont été tenues par un responsable local, à qui incombe l'entière responsabilité de ses propos", écrit le CFCM. "Le CFCM considère ces déclarations totalement inadmissibles et rappelle vigoureusement au respect de l'ordre républicain et des hautes autorités du pays", poursuit le communiqué.
Rappel des faits
Dans une interview publiée sur notre site, Lahoucine Goumri, président de l'Union des musulmans de Lunel, avait lancé: "Pourquoi condamner ces jeunes qui sont partis au nom d'une injustice en Syrie et pas ces Français qui sont partis et ont tué des bébés palestiniens avec Tsahal l'été dernier?".
"Pourquoi est-ce qu'une mosquée condamnerait, alors que les autres religions ne le font pas?", avait ajouté M. Goumri, responsable de la mosquée El Baraka, affirmant également que "la plus grosse filière djihadiste, c'est François Hollande". La fédération socialiste de l'Hérault avait immédiatement dénoncé des "propos tendancieux, abjects et scandaleux".
"Il est (...) du devoir du président de l'Union des musulmans de Lunel d'user de sa capacité d'influence pour dissuader les jeunes gens tentés de participer, sur les zones de combat en Syrie ou en Irak, à des opérations terroristes qui doivent être condamnées avec la plus grande fermeté", avait estimé pour sa part la préfecture, évoquant "l'irresponsabilité affichée par cette autorité religieuse".
Deux habitants de Lunel, partis rejoindre les rangs des djihadistes en Irak depuis près d'un an, ont été tués début décembre alors que leur groupe passait de la Syrie à l'Irak. En octobre, quatre jeunes habitants de la même commune étaient déjà morts en Irak après avoir rejoint les rangs des djihadistes.