Jeudi 25 mai 2017. Ginés Marín, 20 ans, n'a besoin que de sept minutes pour s'imposer au sommet de la tauromachie. Juste le temps de construire une faena solide et raffinée à Barberillo, un magnifique toro de la ganadería Alcurrucén. Le jury, unanime, a fait de lui le triomphateur de la feria.
Jeudi de l'ascension, Madrid.
Un an à peine après son alternative à Nîmes en mai 2016, Ginés frappe un grand coup pour sa confirmation. Le cartel de grand luxe réunit autour du parrain El Juli deux des prétendants au trône, Álvaro Lorenzo et lui, Ginés Marín.
Et surtout, les toros d'Alcurrucén, la meilleure ganadería sans doute du moment.
C'est en toute logique que Ginés Marín, né en 1997 à Jerez de la Frontera (Andalousie), mais éduqué "taurinement" à Badajoz (Extremadura) a été désigné triomphateur.
Fils et petits fils d'agents de de la Guardia Civil (son père, Guillermo est également picador), ayant mené de pair sa scolarité et son apprentissage taurin, soucieux d'interpréter la tauromachie la plus académique possible, loin des acrobaties à la mode ces derniers temps, Ginés Marín, garçon sage et torero intrépide, fait l'unanimité de la presse taurine.
Le sourcilleux Antonio Lorca décrit dans El País le début de la faena:
Dès la première série de naturelles, on le pressentit. Des naturelles magnifiques, longues, conclues par uns superbe trincherilla et une passe "du mépris". Et dans la série suivante surgit une immense naturelle - surnaturelle - alors que le toro étalait au grand jour toutes ses qualités. Les circulaires suivantes furent parfaitement rythmées, signes de la symbiose entre toro et torero.
Zabala de la Serna, dans El Mundo décrit ainsi l'effet du molinete final :
Madrid en perdit la voix. Gorges de sable. La faena exacte. Le toro de sa vie. Le rêve en ébullition.
Dans ABC, Andrés Amorós n'en doute pas :
Depuis aujourd'hui, la corrida a un nouvel héros.
Jacques Durand trouve dans sa page les mots les plus justes sans doute. Pour décrire son émotion, il parle de gaieté sans artifice.
On ne saurait mieux dire.