Organisée par Georges Méric (président PS du département de la Haute-Garonne), la réunion de conciliation entre le Sicoval et Toulouse Métropole, en l'absence de Jean-Luc Moudenc, est un échec. Sans surprise.
Il ne fallait pas en attendre grand chose, mais c'est confirmé : la réunion de la "dernière chance" concernant le dossier du prolongement de la ligne B du métro toulousain jusqu'à Labège, qui s'est tenue ce lundi à l'initiative de Georges Méric, le président PS du Conseil départemental de Haute-Garonne est un échec.
Sans Jean-Luc Moudenc
D'abord sur la forme. "Ni Jean-Luc Moudenc, ni Jean-Michel Lattes n'étaient présents, relève Jacques Oberti, le président du Sicoval (la communauté d'agglomération du sud-est toulousain), ce qui empêchait de négocier d'égal à égal, surtout en présence du président du Conseil départemental".Le maire de Toulouse et président de la métropole, qui ne tenait pas particulièrement à cette réunion, avait en effet délégué son adjoint aux finances Sacha Briand et le président de la Smat (société de la mobilité d'agglomération de Toulouse) Francis Grass. Jean-Michel Lattes, président de Tisséo, était lui aussi absent.
Labège terminus de la 3ème ligne : une "évidence"
Sur le fond ensuite. Les représentants de Jean-Luc Moudenc ont indiqué que la desserte de Labège par le métro est une "évidence" mais que cela ne peut se faire que par la troisième ligne, voulue par Jean-Luc Moudenc et dont le terminus ne serait plus à Montaudran mais à Labège (cela était une simple option au moment de la présentation du tracé en décembre dernier).Plus de mandat pour négocier côté Sicoval
On le sait Toulouse Métropole propose que la liaison Ramonville-Labège se fasse par téléphérique, le fameux aérotram, ce que rejette le Sicoval. Jacques Oberti, qui se dit "déçu" de la teneur de cette réunion, estime aujourd'hui qu'il n'a plus de mandat pour négocier avec Toulouse, notamment pour la participation du sud-est au financement de la 3ème ligne. "On a été mandaté pour négocier sur le prolongement de la ligne B, explique-t-il, j'ai fait des efforts en ramenant de 4 à 2 le nombre de stations, mais maintenant je dois revenir devant les conseillers communautaires pour décider de notre position commune".Le problème du financement et la menace
Car aujourd'hui, il n'est pas encore question de négocier la participation du Sicoval à la future troisième ligne. Etat, région et département (pour celui-ci à hauteur de 80 millions d'euros) s'étaient engagés à financer le prolongement de la ligne B. Ce projet enterré, ces financements ne se répercuteront pas automatiquement vers la troisième ligne.Or Jean-Luc Moudenc s'est engagé à présenter son plan de financement du TAE (Toulouse Aérospace Express, autre nom de la troisième ligne) à la fin du premier semestre 2016.
Le Sicoval et ses partenaires financiers pourraient donc jouer la montre et faire prendre du retard au projet. Voire mobiliser riverains, automobilistes, entreprises pour faire du PLB un enjeu politique et électoral pour les échéances de 2017 (législatives) et même de 2020 (municipales). Et si le feuilleton était loin d'être terminé ?