Les chances d'ascension sociale des enfants d'ouvriers et d'employés varient du simple au double selon leur département de naissance, en panne dans le nord du pays, au top en Ile-de-France, en Bretagne et en Midi-Pyrénées.
Ascenseur social rime avec accès à l'éducation : l'obtention d'un diplôme de l'enseignement supérieur en particulier s'avère l'un des facteurs clés. Et si l'on est issu d'un milieu modeste, mieux vaut être né Parisien...
Ainsi, la "mobilité ascendante" atteint 47% à Paris contre 24,7% dans l'Indre ou la Creuse, selon cette étude sur "La géographie de l'ascension sociale".
L'Ile-de-France apparaît comme la championne en ce domaine : dans les générations récentes, 40% des jeunes actifs, enfants d'ouvriers ou d'employés, occupent des positions professionnelles moyennes ou supérieures.
C'est aussi, de loin, la région qui contribue le plus à l'ensemble de la mobilité sociale ascendante en France : près de 20% des "promus" y sont nés. Les enquêtes montrent aussi que les natifs franciliens résidant dans une autre région réussissent moins bien socialement que ceux qui y habitent toujours.
Partout ailleurs, ceux qui ont changé de région depuis leur naissance affichent en moyenne un taux de mobilité ascendante de dix points supérieur aux autres.
Outre en Ile-de-France, l'ascenseur social fonctionne bien en Bretagne, Aquitaine, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes. Ces cinq régions concentrent l'essentiel des départements à fort taux de mobilité vers le haut.
En revanche, l'ascenseur marche mal en Picardie, dans le Nord-Pas-de-Calais et le Poitou-Charentes. Seulement un peu plus d'un quart des enfants d'ouvriers et d'employés y ont connu une mobilité ascendante dans les générations les plus récentes.
Au niveau national, entre les générations de baby-boomers de 1950-1964 et les suivantes de 1965-1979, le taux de mobilité ascendante est passé de 25% à 33%.
Tous les départements de naissance ont enregistré une augmentation, à l'exception de l'Hérault qui a stagné.