Le dispositif expérimental de maison ATHOS est enfin lancé. Il doit permettre de renforcer l'accompagnement des militaires blessés psychiques et les aider à reprendre en main leur vie quotidienne. Une victoire pour Mercédes Crépin, créatrice du mouvement des "Femmes de militaires en colère".
Le dispositif expérimental des maisons ATHOS, pour renforcer l'accompagnement des militaires blessés psychiques, hors du parcours de soins médicaux, vient de franchir une nouvelle étape. Les villes de Toulon (Var) et Cambes (Gironde) viennent d'être désignées pour accueillir l'une de ces structures en 2022.
Une nouvelle accueillie avec enthousiasme par la créatrice du mouvement des "Femmes de militaires en colère"et résidente dans le Tarn, Mercedes Crépin. Conjointe d'un ancien militaire, blessé psychique de guerre, elle se bat depuis des années pour que ces militaires soient enfin pris en compte par l'Armée française. Son face à face à ce sujet avec l'ancien Premier ministre, Edouard Philippe, sur un plateau de télévision avait marqué les esprits.
Sortir de l'indifférence
"J'ai vraiment souhaité que ceci se concrétise, explique-t-elle. C'est une cause personnelle et collective, tellement attendue. C'est une bonne nouvelle porteuse d'espoir car elle signifie que les militaires blessés vont obtenir une véritable reconnaissance notamment de la part de l'administration dont l'indifférence rajoutait de la souffrance à la souffrance".
Selon les chiffres du ministère des Armées : "quelques 2.800 militaires français souffrant de blessures psychiques ont été recensés entre 2010 et 2019, dont 231 en 2019".
L'effroi, la sidération et la perte de repères sont des blessures psychiques qui peuvent engendrer du stress post-traumatique, se manifestant par un état d'anxiété ou de dépression et des difficultés à gérer les tâches du quotidien. Des souffrances qui nécessitent un accompagnement combinant "projet de vie" et "reprise d'activité" avance l'armée.
Ces maisons Athos, qui seront co-gérées par leurs membres, visent à permettre à ces militaires souffrant de blessures psychiques obtenues sur un théâtre d'opération à se reconstruire durablement et redevenir autonomes, avec l'aide d'accompagnateurs.
Des structures hors-régiment
Les militaires pourront y être hébergés ou y venir pour des visites ponctuelles. "Ces structures se situeront en dehors du régiment et c'est important car il y a encore ce sentiment que si l'on va voir le "doc", nos problèmes vont se savoir et cela va remonter jusqu'au chef. Cela va donc permettre à des hommes et des femmes de pousser la porte, loin du regard des camarades".
Le but à terme est d'avoir un maillage territorial de maisons ATHOS qui permette de couvrir tout notre territoire national. Au moins cinq de ces structures devraient voir le jour en France au cours des prochaines années.