6 membres de la Coordination rurale de la Lozère ont été condamnés, ce jeudi, à 1 mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Mende, pour le saccage en novembre, des locaux d'une association protégeant notamment le loup. Une septième personne a été relaxée.
Ils comparaissaient pour "dégradation ou détérioration volontaire d'un bien d'autrui, causant un dommage léger", et six d'entre eux, pour "violences aggravées suivies d'incapacité n'excédant pas huit jours".
L'Association lozérienne pour l'étude et la protection de l'environnement (Alepe), son directeur Rémy Destre et deux stagiaires avaient porté plainte.
Le tribunal a également accordé 1.000 euros de dommages et intérêts aux plaignants.
Une manifestation de soutien aux agriculteurs à Mende
Ce jeudi matin, une centaine d'agriculteurs venus de Lozère mais aussi de l'Aveyron, ont manifesté avec tambours et klaxons devant le tribunal, en signe de soutien au syndicat agricole. Le sénateur-maire de Mende Alain Bertrand (DVG) est également venu soutenir les agriculteurs, assurant qu'il était "contre la violence du loup".
Des altercations verbales se sont produites entre militants pro-loups et les sympathisants et membres de la CR devant le tribunal.
"Vous n'avez pas le monopole de l'écologie!", ont scandé notamment les agriculteurs. Les militants associatifs ont rétorqué "Ca n'est pas normal de saccager des locaux!".
Le 9 novembre 2015, une vingtaine d'agriculteurs avaient investi le siège de l'Alepe, situé à Balsièges, dans la périphérie de Mende.
Après une attaque de brebis par des loups, ils avaient déposé des carcasses d'animaux devant et dans les locaux et avaient jeté du matériel par les fenêtres, tout en en venant aux mains avec certains membres de l'association.
En Lozère, les attaques de loups sur des brebis recensées en 2015 ont dépassé la centaine, selon les éleveurs.
Pour la CR48 : le pastoralisme est en danger
Le syndicat souhaite élargir le débat et dénoncer l'idéologie des associations écologistes et leurs accusations abusives à l'encontre de la profession agricole.
Selon la CR48, en trois ans, le nombre de brebis tuées par les loups a triplé en Lozère. Pourtant, l’Alepe fait preuve d’acharnement en se constituant régulièrement partie civile et en s’opposant ainsi aux mesures prises par l'Etat pour protéger les troupeaux. Aujourd’hui, le maintien du pastoralisme est en péril dans cette région largement touchée par les attaques.