Plusieurs femmes de la région étaient parties en Irlande pour disputer la Coupe du monde de rugby dames. La France a échoué à se qualifier pour la finale. Elle peut encore espérer décrocherla troisième place du tableau.
Encore raté ! L'équipe de France dames a de nouveau chuté en demi-finales de la Coupe du monde, battue par l'Angleterre (3-20), plus expérimentée
mardi sous la pluie de Belfast, dont les Bleues repartent avec pour lot de consolation le fait d'avoir poursuivi l'élan autour du rugby féminin né lors de la précédente édition.
On comptait plusieurs joueuses de la région parties à Belfast pour disputer la compétition sous le maillot français : cinq Blagnacaises (Audrey Abadie, Manon André, Audrey Forlani, Marjorie Mayans et Carla Neisen), quatre Montpélliraine (Gaëlle Mignot, la capitaine de l’équipe, Elodie Poublan, Amédée Montserrat et Safi N’Diaye et Caroline Boujard) et une Toulousaine du Stade Toulousain (Maylis Traoré).
Une démocratisation et médiatisation du rugby féminin
Celle-ci s'était déroulée à domicile, il y a trois ans, et les Bleues avaient déjà vu leur rêve se briser dans le dernier carré. Comme lors de six des sept autres rendez-vous planétaires, dont samedi donc, face aux championnes du monde en titre qui retrouveront samedi la Nouvelle-Zélande pour leur huitième finale en huit Coupes du monde.Les Françaises disputeront elle la "petite finale", avec sans doute le coeur serré mais également le sentiment d'avoir fait avancer leur cause. L'impulsion donnée en 2014 s'est ainsi poursuivie en Irlande auprès du public, de plus en plus nombreux devant sa télévision - record d'audience pour le rugby féminin avec un pic à 3,1 millions de spectateurs sur France 2 pour le dernier match de poules contre l'Irlande - alors que le nombre de licenciées s'est envolé (12.000 à 19.000).
Certains spectateurs ont ainsi dû vibrer pour les courses de Montserrat Amédée, les plaquages de Marjorie Mayans, les charges de Safi Ndiaye ou les raffuts de Lenaïg Corson.
Manque d'expérience
Il leur a sans doute manqué, avec leurs coéquipières, un peu de vécu commun avec ce nouvel encadrement, arrivé en début d'année pour une mission commando de six mois. Et d'expérience, pour mieux s'adapter mardi à la pluie nord-irlandaise.Car ce match rappellera peut-être à certains supporters français, toutes proportions gardées, la désillusion des garçons en demi-finale de la Coupe du monde 2003 face à cette même Angleterre (7-24), sous le déluge de Sydney...
Dans la lignée de leurs matches de poules, qu'elles ont survolé (72-14 Japon, 48-0 Australie, 21-5 Irlande), les Bleues ont en effet joué quasiment tous leurs ballons à la main, cherchant à l'envi les extérieurs, quand le jeu et les conditions climatiques commandaient de resserrer et de davantage alterner.
Résultat : de nombreux en-avant, notamment lors de la première période, dominée mais achevée sur un score de parité (3-3), et lors de laquelle elles ont produit des efforts peu payés, si ce n'est pas un retour de bâton après la pause.
Les Françaises, qui ont également perdu un nombre considérable de touches, ont ainsi sérieusement baissé de pied en seconde période face aux assauts des "Red Roses", qui ont elles appliqué le plan de jeu idéal : du jeu à une passe et une utilisation judicieuse du pied.
Cette stratégie a fini par payer à l'heure de jeu, avec un essai en force de la pilier Sarah Bern (61) pour permettre aux Anglaises de mener 10 à 3. Un écart irrémédiable pour des Bleues trop tendres. Elles le seront sans doute moins dans quatre ans.