L'ancien ministre de l'Economie était resté discret depuis son départ du gouvernement fin août. Arnaud Montebourg a réservé ses premiers mots aux militants, réunis à l'université d'automne du PS, à Laudun-L'Ardoise, dans le Gard.
Laudun-L'Ardoise : épicentre de la vie politique à gauche, tout le week-end ! Après un mois de silence et sa sortie du gouvernement, Arnaud Montebourg ne dévoile rien de ses ambitions présidentielles mais qui a bien l'intention de continuer à dire ce qu'il pense.
A une journaliste qui lui demandait si l'Elysée en 2017 était un "rêve", l'ancien ministre a répondu par une boutade: "Vous y allez un peu fort. Vous êtes qui pour me poser des questions comme cela?". "Je vous donne rendez-vous en 2016", a-t-il dit aussi plus sérieusement.
Arnaud Montebourg s'est présenté samedi comme un "citoyen engagé" , estimant qu'il y avait "beaucoup de choses à faire" pour la "réinvention de la gauche". "Je suis un citoyen engagé et je continuerai à m'exprimer pour dire ce que je crois juste et nécessaire pour le pays", a-t-il déclaré aux nombreux journalistes qui l'entouraient.
Arnaud Montebourg a ironisé au passage sur l'opposition, estimant que "préparer une primaire deux ans et demi avant, c'est la meilleure façon de la rater".
Il a enfin réfuté tout isolement politique. "Je me sens très entouré". Il a précisé qu'il n'avait aucune intention de quitter le PS et qu'il n'avait "pas de problème" avec l'appel à l'unité dans les rangs socialistes lancé par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
Interrogé sur l'ancien ministre de l'Education, Benoît Hamon, qui a quitté le gouvernement en même temps que lui et qui tient le même week-end une réunion dans les Landes avec ses partisans d'un Monde d'avance, l'une des deux sensibilités de l'aile gauche du PS, Arnaud Montebourg a répondu: "Nous avons quitté le gouvernement ensemble. Donc, nous avons beaucoup de choses à partager".
Il y a actuellement, a-t-il analysé, "une crise internationale", une "crise climatique" et une "crise économique qui se poursuit injustement en Europe, alors que partout ailleurs dans le monde, elle a été résolue". "Les solutions qui sont sur la table doivent être âprement discutées. Et la question de la crise politique et (de la) crise démocratique de notre pays est posée puisque le débat n'a pas droit de cité".
Arnaud Montebourg doit prononcer dimanche le discours de clôture de cette université d'automne, consacrée à différents ateliers de réflexion, en présence de quelques élus, et notamment un portant sur le thème de la VIe République.
Quelques centaines de personnes assistaient à la réunion samedi après-midi.
Reportage : P.Goupillon et D.Pardanaud