Quatre agriculteurs ont été blessés par brûlures dans des échauffourées avec la police ce mardi 16 janvier à Montpellier, alors que des vignerons sont toujours rassemblés devant l'hôtel de police pour demander la libération de leurs collègues interpellés la veille.
Ce mardi après-midi, alors que sept viticulteurs sont toujours en garde à vue à l’hôtel de police de Montpellier, quatre agriculteurs ont été blessés par brûlures dans des échauffourées avec les forces de l’ordre.
La préfecture de l’Hérault a précisé que les blessures par brûlures, dont l'origine n'a pas été expliquée, n'étaient pas considérées comme graves. Les blessés ont tout de suite été pris en charge par les sapeurs-pompiers.
Dans un communiqué, les Jeunes agriculteurs du Gard parlent de "quatre agriculteurs hospitalisés" dont "deux brûlés au deuxième degré". "Nous ne comprenons pas une telle réaction des forces de l'ordre pour une simple manifestation de soutien et d'entraide du monde agricole", commente le syndicat.
300 selon les JA, 150 à 200 selon la préfecture
Les échauffourées sont survenues lorsque la police a voulu faire reculer les agriculteurs - au nombre de 300 selon les JA, 150 à 200 selon la préfecture, qui précise qu'une délégation d'agriculteurs a été reçue lundi et à nouveau mardi "afin d'apaiser les tensions".
Dans l’après-midi, les agriculteurs ont placé et incendié des poubelles sur la ligne du tram passant à proximité de l’hôtel de police. Pendant deux heures, la circulation du tram a dû être déviée.
13:01 Ligne 3
— tamvoyages (@TaMVoyages) 16 janvier 2018
Déviation dans les 2 sens par ligne 1 (Blum). Stations Pl Carnot-Voltaire non desservies. #TaMVoyages
Une trentaine de dossiers
Les vignerons, venus du Gard et de l’Hérault, sont mobilisés depuis l’interpellation lundi matin de sept d’entre eux.
Le SRPJ de Montpellier est saisi d'une trentaine de dossiers concernant des actions viticoles menées en 2016 et 2017 sur l'ex-Languedoc-Roussillon.
Les syndicats viticoles ont multiplié depuis 2016 les coups d'éclat pour dénoncer les importations de vins étrangers, en particulier espagnols, en concurrence directe avec les productions languedociennes, et l'attitude des négociants et de la grande distribution.
Parallèlement, des actions violentes - incendies, dégradations - signées par le Crav (Comité régional d'action viticole) ou ses émanations locales (Cav, comité d'action viticole), sorte de bras radical de la viticulture languedocienne, ont aussi redémarré, comme c'est le cas depuis des décennies en temps de crise de la profession. Elles ont visé notamment des négociants en vin.