Deux élus de la majorité de Jean-Paul Fournier rejoignent une liste du Rassemblement National pour les prochaines élections municipales à Nîmes. Le virage à l'extrême droite de Christophe Rolland, délégué à la laïcité, et de Patricia Fourquet, adjointe au maire, a été annoncé ce lundi.
Désertion dans le camp de la majorité à Nîmes. La mairie a annoncé, dans un communiqué publié ce lundi 20 janvier, le départ de deux élus LR de la majorité de Jean-Paul Fournier pour les rangs du Rassemblement National, en vue des prochaines élections municipales, les 15 et 22 mars prochains.
Le conseiller municipal Christophe Rolland, délégué à la laïcité, rejoint donc la liste du candidat RN, Yoann Gillet. L'élu de 55 ans, magistrat de profession, était également délégué à la prévention de la délinquance des mineurs, à la réussite éducative, à l’accessibilité et au handicap, à la sécurité routière et à l’aide aux victimes.
Par ailleurs, l'adjointe au maire Patricia Fourquet, qui déménage à Perpignan "pour des raisons personnelles", rejoint la liste RN tenue par Louis Aliot. Elle était jusqu'ici élue aux technologies de l’information et aux écoles numériques, et par ailleurs présidente du conseil de quartier Grézan, Chemin Bas.
"Rupture de confiance"
Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes depuis 2001, parle d'une "rupture de confiance" dans ledit communiqué. Pour le maire, c'est l'annonce du retrait de Christophe Rolland de la liste municipale qui a dirigé l'élu vers l'extrême droite. Le 15 janvier, Jean-Paul Fournier informait Christophe Rolland, conseiller municipal, qu’il ne serait pas candidat de la liste "Choisissons Nîmes". C’est pourquoi l’annonce de ce jour, avec son ralliement à la liste conduite par Yoann Gillet, ne nous surprend pas.
Une version que dément Christophe Rolland, qui indique avoir de sa propre initiative annoncé à Jean-Paul Fournier qu'il ne voulait pas continuer sur sa liste. Yoann Gillet a également indiqué, lors d'une conférence de presse tenue ce lundi, être en relation avec l'élu municipal depuis plusieurs mois.
Je me félicite que Christophe nous rejoigne. C'est quelqu'un de brillant. Ce ralliement est la suite logique de ce qui se passe en ce moment... La droite est en pleine recomposition. L'appareil LR ne répond plus aux attentes de sa base, les électeurs veulent un vrai programme de droite.
- Yoann Gillet, tête de liste RN à Nîmes
Le transfuge déplore le "manque de lisibilité" de la liste LR
L'élu RN a laissé planer le doute sur la position que devrait occuper son nouvel allié. Il a néanmoins assuré qu'il serait "en bonne place". Christophe Rolland indique de son côté n'avoir aucune animosité envers son maire ou ses anciens colistiers, mais déplore "le manque de lisibilité" de l'actuel échiquier politique.
Aujourd'hui, même les membres des Républicains ne veulent plus dire qu'ils sont LR, il n'y a plus d'étiquette. Il y a un élu LREM dans chaque liste municipale, cela n'aide pas à la lisibilité. Mais la moitié des électeurs qui ne se déplacent plus, c'est que l'on ne fait pas ce qu'il faut. On a perdu de la crédibilité. Donc soit on met 50% de l'électorat de côté, soit on essaye de faire de la politique autrement. Je ne suis pas encarté RN, mais ce n'est pas un problème, c'est une union des droites.
- Christophe Rolland, ancien conseiller municipal LR à Nîmes
L'ancien élu de la majorité pendant 6 ans indique avoir eu le "déclic" après les mauvais résultats aux dernières élections européennes du candidat LR, François-Xavier Bellamy, mais aussi lors de l’élection d’un nouveau conseil communautaire, en mai dernier.
Une partie de la majorité municipale avait alors "préféré voter pour la Gauche", raconte Christophe Rolland, plutôt que pour la candidate d'Yvan Lachaud, président de Nîmes métropole et en froid avec Jean-Paul Fournier. Un épisode qui a conforté le conseiller municipal dans sa nouvelle direction.
Christophe Rolland a par ailleurs glissé que "plusieurs élus LR devraient prochainement apporter leur soutien à des listes RN". Louis Aliot et Patricia Fourquet n'ont quant à eux pas encore souhaité s'exprimer sur leur nouvelle alliance.
Le maire de Nîmes a annoncé avoir retiré les délégations municipales aux deux élus.