Débutée sous le soleil et aux accents de "La Marseillaise" entonnée par la foule pour faire taire les manifestants anti taurins massés sur l'esplanade, la corrida a fini sous le déluge et avec le succès d'Andy Younès. Sébastien Castella, au sommet de son art, a survolé les débats.
Arrivé de Madrid où, la veille, il avait coupé la seule oreille du jour lors d'une des corridas les plus attendues de la feria de San Isidro, Sébastien Castella a donné la prestation sans doute la plus aboutie de sa trajectoire nîmoise. On disait le torero biterrois usé mentalement et plus capable de connecter avec le public comme au début de sa carrière. Avec la "complicité" d'un toro aux charges idéales (le deuxième de la course), il a démontré, comme il l'a dit lui-même après la faena, "que queda Castella para un rato". Ce qui veut dire en somme "vous n'avez pas fini de me voir". Le public Nîmois qui lui a réservé un bruyant triomphe en est certainement ravi.
El Juli toréait des Garciagrande, sa ganaderia préférée, celle qui lui a valu tant de grandes portes. Mais les toros que le sort lui a réservés à Nîmes n'avaient pas grand chose en commun avec Orgullito, le toro de cet élevage qu'il a gracié à Séville le mois dernier. Deux chiffes molles qui n'avaient rien à dire et qui n'ont rien dit.
Auréolé de son succès arlésien, Andy Younès, est parvenu à enchaîner les figures sur le modèle de ses deux aînés. Son culot, son élégance, son sens du rythme lui ont valu la sympathie du public.
Nîmes, samedi 20 mai 2018
Deuxième corrida de la feria de Pentecôte
5 toros de Garcigrande et 1 (le cinquième) de Domingo Hernández. Tous conformes à ce qu'on attend d'eux : "obéissants", galopant sans arrière pensée, prompts à mettre la tête au ras du sable. Mais certains tellement faibles que leur docilité confinait à la stupidité (1 et 4), d'autres (5 et 6) sont la violence rendaient les charges incertaines.
El Juli : silence et silence.
Sébastien Castella : deux oreilles (un avis) et deux oreilles (deux avis)
Andy Younès : une oreille et une oreille.