Des toros de La Quinta difficiles (sauf les deux premiers) ont empêché les triomphes dont cette arène est si friande. Rafaelillo, un peu brusque n'a complètement tiré parti du premier. Román, un peu vert, a échoué. Seul Escribano a pu s'exprimer avec le meilleur du lot, le second.
Le sempiternel malentendu des corridas toristas a continué vendredi à Nîmes. Le (maigre) public que les corridas difficiles attirent s'attend à un déploiement de sauvagerie de la part de toros et à une démonstration de force de la part des toreros.
Patatras! Les toros de La Quinta était plutôt petits et ils ne brillaient pas par leur musculature. Etaient-ils moins dangereux pour autant? Certes pas. Demandaient ils de la part des toreros de la technique et de la précision? Oui, beaucoup. Ils semblaient endormis, venaient au pas comme des toutous et brusquement, sans qu'on devine pourquoi, poursuivaient furieusement les hommes jusqu'aux planches.
A ce jeu, seul Manuel Escribano s'est sorti dignement du piège. Sa faena au deuxième est un modèle de souplesse et de feeling taurin. La facilité d'Escribano a estompé l'effort.
Rafaelillo, tout en force et en tension, a proposé une tauromachie techniquement correcte, mais ponctuée de tant de cris et de cambrures exagérées qu'on avait par instant l'impression de suivre un numéro de trapéziste au cirque plutôt qu'une de ces faenas auquel le maestro de Murcia nous a habituées.
Román n'était pas dans son jour. Son premier toro "n'avait pas une passe" et son second posa au jeune valencien plus de problèmes qu'il n'en sait pour l'instant résoudre.
Nîmes, vendredi 2 juin
Première corrida de la feria de Pentecôte
6 toros de la Quinta finement armés. Le 2 supérieur, le 3 impossible.
Rafael Rubio Rafaelillo : salut et applaudissements
Manuel Escribano : une oreille et silence
Román : silence et silence
Temps chaud et lourd. Entrée : 1/3