Un an après le Ségur de la Santé, l’heure est à la mise en application du programme établi lors de cette grande concertation nationale. Une enveloppe de 1,2 milliard d'euros sur 5 à 10 ans est octroyée "aux investissements en santé dans les hôpitaux d'Occitanie". Voici le détail des budgets.
Il y a un an, le 21 juillet 2020, s’achevait le Ségur de la Santé. Une vaste concertation entre les différents acteurs du secteur, qui a débouché sur 33 mesures. Objectif : améliorer les conditions de travail, les salaires et l'attractivité des carrières dans les hôpitaux et Ehpad.
Aujourd’hui, les territoires s’organisent pour répartir et investir ce budget versé par l’Etat, environ 19 milliards d'euros. L’Occitanie bénéficie d’une enveloppe régionale de 1,2 milliard d’euros sur 5 à 10 ans. Comme cela a déjà été annoncé en mars dernier.
La région entend donner 3 grandes orientations à sa politique de santé :
131 millions d’euros, répartis sur 5 ans, seront consacrés au soutien dans les investissements du quotidien. Il peut s'agir du renouvellement de matériel médical. Cette partie de l’enveloppe est déjà en grande partie débloquée.
678 millions d’euros, répartis sur 10 ans, seront consacrés à d’aide aux investissements structurants, construction et rénovation des bâtiments. Par exemple, un projet est en cours pour réhabiliter certains bâtiments du centre hospitalier de Narbonne, ou encore la restructuration de l’hôpital de Florac en Lozère.
Enfin, 427 millions d’euros seront consacrés à la reprise de la dette des établissements de santé.
L’ARS Occitanie va gérer l'enveloppe globale avec dit-elle, une équité territoriale de répartition.
427 millions pour "restaurer les capacités de financement des hôpitaux"
En clair, certains hôpitaux de la région sont endettés voire très endettés. Selon l’ARS Occitanie, on parle de plusieurs dizaines d’établissements. L'objectif de l’Etat est donc de résorber ces dettes d’ici la fin de l’année.
Les sommes allouées aux départements s’échelonnent entre 7,5 millions d’euros pour le Lot à 61 millions d’euros pour l’Hérault. Il s'agit en fait de refinancer la dette structurelle des établissements de santé accumulée depuis des années.
La semaine dernière, la région a communiqué les dotations versées à chaque établissement concerné par l’aide financière.
Dans chaque département, des conseils territoriaux de santé sont désormais en charge d’établir une synthèse des différents projets en cours, afin de mettre en place, d’ici le mois d’octobre, une stratégie à l’échelle régionale, elle-même pilotée par le Comité régional des investissements en santé.
Les syndicats notamment hospitaliers regrettent qu'il ne soit pas question dans ce Ségur d'embauches massives de personnels. Et que les heures supplémentaires non prises et autres CET ne soient pas budgetés... ils parlent d'une "dette sociale énorme".
Une conférence régionale du Ségur sera organisée dès la rentrée, pour informer le plus largement possible les professionnels de la santé.