Occitanie : la fin du débat sur les éoliennes flottantes en Méditerranée

La concertation publique sur la création de deux parcs d’éoliennes flottantes en Méditerranée se termine. Rendue à Montpellier jeudi 28 octobre, sa synthèse pointe beaucoup de questions, doutes et oppositions liés à l’impact sur l’environnement et sur la biodiversité.

Le débat public « Éoliennes flottantes en Méditerranée », démarré en juillet 2021, sera clos le 31 octobre. Un forum de synthèse s’est tenu ce jeudi 28 octobre à Montpellier. Il en ressort de nombreuses questions et critiques sur l'impact sur la biodiversité insuffisamment documenté et un agenda précipité consistant à prendre des décisions avant d'avoir les retours d'expérience des fermes-pilotes livrées en 2023.

Deux parcs de 50 éoliennes en mer

Porté par le ministère de la Transition écologique, le projet consiste à implanter deux parcs éoliens au large des côtes de la Méditerranée, dans une zone située entre la frontière espagnole et Fos-sur-Mer, et pour une durée de 25 à 30 ans.

  • Un situé en Occitanie
  • Un en région PACA

Chacun des parcs comprendra une vingtaine d’éoliennes, capables de produire 250 MW. Dans un second temps, chaque parc sera équipé d’une cinquantaine d’éoliennes au total, produisant 750 MW.

Les appels d'offres sont prévus l'an prochain pour une mise en service des éoliennes d'ici à 2030. Selon le dossier de maîtrise d'ouvrage, le coût total d'un parc de 750 MW, avec son raccordement, s'approcherait des 3 milliards d'euros.

Contrairement aux actuelles éoliennes offshores fixées sur un socle, les éoliennes flottantes ont l’avantage de pouvoir être implantées au large des côtes.
Au départ, quatre zones ont été soumises à la concertation, la 1ère au large du Barcarès, dans les Pyrénées-Orientales. La 2ème est dans l'Aude, au large de Port-la-Nouvelle, la 3ème en face de la Petite Camargue et du Gard et la 4ème dans le golfe de Fos-sur-Mer.

Le débat a fait ressortir de nombreuses autres propositions sur la localisation des parcs dans un périmètre délimité de 3.300km2 en Méditerranée. Notre mission sera de rapporter fidèlement les suggestions mais pas de trancher.

Etienne Ballan, le président de la commission du débat public.

Un manque de recul

La concertation engagée a soulevé de nombreuses questions et craintes concernant l’impact sur la biodiversité insuffisamment documenté. Une fois n’est pas coutume, et même si ce n’est pas pour les mêmes raisons, pêcheurs et associations environnementales sont d’accord pour souligner d’une seule voix l'insuffisance des données scientifiques.

Beaucoup d’élus locaux sont inquiets des impacts sur la pêche et sur l’économie touristique, surtout en Occitanie.

Les critiques portent aussi sur un agenda illogique consistant à prendre des décisions avant d’avoir les retours d’expérience des fermes pilotes. Leur mise en service est prévue finalement en 2023. Et beaucoup considèrent qu’il y a plus urgent à faire avant de mettre des éoliennes en Méditerranée, en terme de sobriété énergétique notamment.

Des avis suivis ou pas ?

Etienne Ballan précise que « le débat n’a pas pour but de répondre sur l’opportunité ou non d’implanter des éoliennes en Méditerranée. Il a seulement vocation à recueillir et examiner les différents arguments avancés. Et il est vrai que ce qui sera fait du débat public est incertain ».

En effet, ce débat public n’est qu’une consultation, sans pouvoir d’amener les maîtres d’ouvrage à renoncer. Les porteurs de projet sont souverains. Exemple, sur la question des oiseaux, l’État a déjà indiqué qu’il avait suffisamment de données pour décider.

Le compte-rendu sera publié fin décembre 2021. Le gouvernement, porteur de projet, aura ensuite trois mois pour prendre une décision.

La décision est attendue en mars 2022, soit en plein débat électoral pour la Présidentielle. Que décidera le gouvernement ? Il peut réfuter les arguments du débat et décider de continuer malgré tout. Mais le gouvernement peut très bien décider... de ne rien décider et de prendre sa décision après les élections.

Une chose est certaine, ce projet pose la question de l'avenir de la politique énergétique de la France et interroge sur ses choix, au moment de l'ouverture de la Cop 26 à Glasgow et où Emmanuel Macron vante le mérite des SMR, les mini-centrales nucléaires.

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