Plusieurs entreprises de la région se sont regroupées autour d'un projet nommé ADOPT : Applications des Données d’Observation de la Terre pour les Parcs Naturels Régionaux et leurs Territoires. Son objectif : scruter l'occupation des sols depuis l'espace pour mesurer l'impact du changement climatique sur notre territoire.
Quelle est l'épaisseur du manteau neigeux sur l'ensemble de la chaine des Pyrénées ? De quelle quantité d'herbe disposent les prairies du Quercy ? Quel est le niveau de l'eau dans le littoral narbonnais ?
Des questions auxquelles la science aura bientôt des réponses et ces dernières serviront de bases de données pour comprendre l'impact du changement climatique dans ces zones naturelles.
En effet, depuis le 14 janvier dernier, les 7 Parc Naturels Régionaux d'Occitanie sont observés de très près. Grâce à une technologie qui, elle, se situe à des centaines de kilomètres au dessus de nos têtes.
Mieux anticiper les conséquences du dérèglement climatique
Les experts en technologie spatiale de trois sociétés d'Occitanie, réunis sous le collectif SpatialistESS, exploitent désormais les données de satellites d’observation de la Terre pour établir des cartes d’occupation du sol et d’indicateurs du fonctionnement des écosystèmes.
Un dispositif qui devrait permettre d'identifier les conséquences du dérèglement climatique en Occitanie et de mieux les anticiper.
"Dans les Pyrénées, par exemple il y a peu de stations Météo France et par conséquent il n'existe pas de données homogènes sur l'ensemble du massif montagneux. Nous allons donc mesurer le manteau neigeux et son évolution et mettre ces données en perspective avec la variation des espèces végétales et animales", explique Gérard Dedieu chef de projet chez E2L une des entreprises qui forment le collectif SpatialistESS.
Des données utiles pour la Science mais pas seulement...
De nombreux acteurs sont associés à ce projet, financé par le CNES et l’Office français de la biodiversité et la région Occitanie. Des physiciens, des climatologues, des informaticiens, mais aussi des ingénieurs agronomes et des agents des Parcs naturel régionaux.
" Notre objectif est aussi d'apporter notre expertise au service de l'économie et du social. Dans le Quercy par exemple, en mesurant la biomasse des prairies après une sécheresse ou des inondations, nous serons bientôt en mesure de dire aux agriculteurs si la production fourragère sera suffisante", souligne Gérad Dedieu.
Le projet ADOPT a été ainsi labelisé en janvier 2021 par le Space Climate Observatory qui soutient les projets proposant aux acteurs locaux des outils opérationnels permettant de comprendre et modéliser les conséquences du dérèglement climatique sur leur territoire.