Ours dans les Pyrénées : un été sous pression

Alors que les agriculteurs anti-ours se mobilisent à nouveau ce lundi à Tarbes, retour sur un été sous haute tension dans les Pyrénées. L'augmentation des prédations et la pression subie par les agents de l'Office National de la Chasse ravivent la guerre entre pro et anti-ours.

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Les partisans et les opposants à la présence de l'ours dans les Pyrénées semblent irréconciliables en ce début d'automne. Avec une cinquantaine de plantigrades répartis sur 11 communes ariégeoises, la tension autour de l'animal, déjà vive depuis plusieurs années est montée encore de plusieurs crans cet été.  

Une année record en terme de pertes 


2019 a été catastrophique pour les éleveurs ariégeois.
Le dernier bilan de la préfecture, publié début octobre, fait état de la mort de 1063 ovins depuis le premier janvier. C'est presque deux fois plus qu'en 2018. Un bilan, qu'il faut attribuer à plusieurs dérochements au cours de l'été. Des pertes imputées à un passage d'ours, même s'il n'y a pas de prédation avérée. 
Du coup, les demandes d'indemnisation des éleveurs ont explosé avec déjà 484 dossiers déposés. 
 

Des éleveurs au bord de la crise de nerf


Pour les éleveurs, la situation est intenable. Fin juillet, la préfecture autorise des tirs d'effarouchements. mais cette mesure ne fait que les conforter dans leur idée, que la cohabitation entre l'ours et le pastoralisme est impossible. 
Sur le terrain les esprits s'échauffent et les agents de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage sont agressés. Lors d'une expertise, menée après une possible attaque d'ours, un de leurs véhicules est incendié. 
Quelques jours plus tard, considérant que la sécurité de ses agents n'est plus assurée dans 2 vallées ariégeoises, l'ONCFS décide de suspendre la réalisation de constats de dégats liés à l'ours. Une première. 

Le changement des tarifs d'indemnisation 


Tentative d'apaisement ? Achat de paix sociale ? C'est en pleine tourmente, que le gouvernement annonce la mise en place d'un nouveau dispositif pour indemniser les éleveurs. Il prévoit "un barême unique pour tous les dégâts, quel que soit le prédateur", ours, loup ou même lynx. 
Mais cette annonce ne satisfait personne. Du côté des éleveurs, pour certains, le compte n'y est pas. Pour d'autres pas question de se faire acheter. L'un d'entre eux a même renvoyé l'argent touché en signe de protestation. Ils prônent un retrait pur et simple du plantigrade. Pour les associations de défense de l'ours, cette mesure n'a aucun sens. Elles craignent que les éleveurs n'utilisent les chiffres d'indemnisation pour systématiquement incriminer l'ours.
 

Un dialogue difficile


Depuis des mois, les deux camps pro et anti-ours semblent donc bloqués sur leurs positions et le dialogue impossible. Les manifestations d'anti-ours deviennent récurrentes, comme ce lundi devant la préfecture de Tarbes. 
 



Descendus des estives avec un mois d'avance, les éleveurs demandent à l'état de mieux proteger leurs troupeaux. 
 

Un groupe "pastoralisme et ours", regroupant élus et acteurs du massif pyrénéen doit voir le jour cette année à l'intiative des pouvoirs publics. 
Une nouvelle tentative de dialogue pour mettre enfin en place une coopération des pro et anti-ours. 
22 ans après les premières réintroductions, l'espoir d'une réconciliation. 

 
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