Des arrêtés préfectoraux et ministériels ont été publiés en mai dernier contre l’ours Goiat. Ils prévoient la possibilité d'effarouchement pour faire fuir les ours bruns des Pyrénées considérés dangereux.
552 attaques d’ours ont été constatées en 2018 sur l’ensemble du massif montagneux. Elles ont provoqué la mort de 780 animaux domestiques et la destruction de 20 ruches au cours de l’année mais aussi la colère des éleveurs et agriculteurs.
L’Etat s’est emparé du dossier épineux et a publié un projet d’arrêté relatif à la mise en place de mesures d’effarouchement de l’ours brun des Pyrénées. A titre expérimental pour le moment, il vise à prévenir les prédations quotidiennes sur les troupeaux.
L’effarouchement, de quoi parle-t-on ?
Il s’agit d’une perturbation intentionnelle visant à faire fuir l’ours. Deux catégories d’effarouchement sont évoquées par le ministère de la transition écologique :- un premier niveau de mesures à l’aide de moyens sonores, olfactifs et lumineux
- un second niveau dit "dispositif renforcé". C’est la possibilité pour des personnes qualifiées d’utiliser des tirs non létaux sur l’animal à l’aide de cartouches en caoutchouc.
Il prévoit également la mise en place d'un dispositif pour prévenir directement les éleveurs des bergers sur la localisation des ours. Une consultation publique est en cours jusqu’au 14 juin.
Goiat, principal visé
Les départements de l’Ariège et des Hautes Pyrénées ont lancé des consultations sur des arrêtés préfectoraux du 22 mai dernier. Alors que l'arrêté ministériel prévoit l'effarouchement de l'ensemble des ours, les arrêtés préfectoraux préconisent l'effarouchement de l'ours Goiat. Ils autorisent la mise en œuvre de tirs pour tenir l’ours Goiat éloigné des zones d’habitation et des lieux d’activités humaines, là où des dégâts auront été constatés.Les opérations de conditionnement aversif seront déclenchées contre l’ours Goiat dans les zones où auront été constatées des attaques répétées dans les lieux d’élevage ou pacage de bétails dotés de mesures de protection adaptées au site (clôtures lorsque cela est possible, chiens de protection des troupeaux, présence humaine).
Contactée, la préfecture des Hautes Pyrénées n'a pas souhaité répondre à nos questions sur les résultats de la consultation publique.