Depuis des mois, des passionnés s'amusent à cacher des petits cailloux colorés dans leur commune. Les habitants qui les découvrent sont invités à partager leurs trouvailles sur les réseaux sociaux. Inspiré d'une tendance anglaise, ce concept rencontre un franc succès dans le Gard et en Lozère.
Sur le groupe Facebook "Galet48", le nombre d'adhérents est passé de 100 à plus de 3 000 en l'espace de quelques mois. "C'est vraiment fou, je ne m'attendais pas à ça", confie Vanessa Caillaud, la créatrice, qui croule aujourd'hui sous les publications.
Cette quadragénaire, qui vit près de Saint-Chély-d'Apcher en Lozère, a créé cette communauté en août 2020 après des vacances en famille. "Nous marchons beaucoup et nous nous sommes amusés à cacher des galets lors de nos randonnées. On s'est éclaté !"
À son retour, elle peine toutefois à rencontrer des adeptes de la pratique dans le 48. D'où la naissance de ce groupe. "Beaucoup d'initiatives autour des galets existaient déjà sur les réseaux sociaux. Je m'en suis inspirée pour faire connaître le principe dans notre département."
Comment ça marche ?
Le principe justement est très simple. Il suffit de peindre des pierres, de noter le nom du groupe Facebook à leur dos, puis de les cacher près de chez soi. Les habitants qui les trouvent sont invités à prendre leurs découvertes en photo et à les poster : ainsi, le concepteur peut suivre la trace de son caillou et le voir voyager ! Le galet est ensuite recaché par son nouveau propriétaire dans un nouvel endroit... et ainsi de suite.
Le concept est inspiré d'une tendance anglaise, le "Love on the rocks", qui rencontre un franc succès outre-Manche.
Pas besoin d'être un grand dessinateur ! Quand on crée un galet, le but est avant tout de faire plaisir à l'inconnu qui va le trouver.
Pauline Durand, modératrice du groupe et habitante de Mende, partage le même avis. "Je prends énormément de plaisir à cacher des galets, peut-être plus encore qu'à les trouver ! J'aime beaucoup en déposer près des écoles, les enfants sont ravis de les découvrir."
Et en Lozère, il n'y a d'ailleurs pas que les enfants qui se prêtent au jeu. La semaine dernière, les gendarmes lozériens ont eux aussi dissimulé leur caillou personnalisé. Une façon, expliquent-ils, "de voyager" malgré les restrictions de déplacement.
La chasse est ouverte !
Dans le Gard, où le groupe "Trouve mon galet 30" réunit près de 6 000 membres, l'initiative prend des allures de chasse au trésor. La très récente application Galet Pocket permet de trouver des pierres colorées grâce à la localisation laissée par les utilisateurs. Un concept qui n'est pas sans rappeler celui de l'appli à succès "Pokémon Go", qui permettait de traquer virtuellement des petites créatures près de chez soi.
Irène Aboulinc, 25 ans, a rejoint le groupe gardois sur Facebook il y a deux semaines. "J’ai connu ce groupe grâce à une publication sur le web, j'ai trouvé le concept très intéressant surtout en plein confinement !", s'exclame-t-elle. "Je suis très active dans la recherche de galets dans le coin de Vezenobres et de Saint-Hilaire-de-Brethmas. Ça m’apporte du plaisir et de la complicité avec ma famille."
À une cinquantaine de kilomètres de là, à Sernhac, Sylvie Kieca partage le même sentiment. Elle a découvert le jeu par hasard au parc de Lédenon avec son fils.
Il m'a montré un caillou peint : sur le coup, je n'ai pas compris ce que c'était et on a lu le nom du groupe Facebook derrière. On l'a recaché. Depuis, on est à fond ! On part à la chasse aux galets avec ma voisine d'en face, ça permet de s'aérer un peu avec les enfants et de donner un but à notre balade.
Très emballée par l'idée, la mère de famille a même customisé ses galets à sa sauce. "Avant, je faisais des faux ongles. J'ai utilisé mes vieux vernis pour peindre sur les pierres !"
Irène Aboulinc n'a quant à elle pas encore franchi le pas. "Je n'ai pas encore fait de galets mais je compte en faire. Ça sera des fleurs (lavande, muguet) ou des animaux pour donner envie aux personnes de les chercher et de les faire voyager."
Qui sait combien de pierres attendent encore d'être découvertes ? Pour la Lozérienne Vanessa Caillaud, trouver tous les galets n'est finalement pas le plus important. "Le but de ce concept, c'est avant tout de créer du lien et de s'occuper, surtout en ce moment. Il y a tellement de gens malheureux et isolés. Grâce à ce groupe, j'ai pu faire la connaissance de personnes supers et c'est ce qui me donne envie de continuer !"
Si vous n'habitez ni le Gard, ni la Lozère, sachez qu'il existe des groupes Facebook un peu partout en France.