Le parquet national financier demande le jugement de Jean-Marc Conrad pour corruption active dans l'affaire des matchs arrangés. Aux côtés de l'ancien président du Nîmes Olympique, l'actionnaire Serge Kasparian et le coach Mohamed Regragui sont visés pour association de malfaiteurs ou corruption.
La requête du parquet national financier remonte à début janvier mais on l'a appris ce jeudi matin par nos confrères de l'AFP. Les magistrats ont demandé que huit protagonistes de l'affaire des soupçons de matches arrangés en Ligue2 en 2014, dont les anciens patrons du Nîmes Olympique, soient jugés.
L'ancien président du Nîmes Olympique accusé de corruption active
Dans ses réquisitions, signées le 5 janvier, le parquet national financier (PNF) demande que le président du club de Caen (L1) Jean-François Fortin
soit jugé pour corruption passive pour la rencontre Caen-Nîmes (13 mai 2014), soldée par un nul (1-1) qui avait permis au club normand de monter
en Ligue 1 et à Nîmes de ne pas descendre en National. C''est ce qu'ont indiqué à l'AFP des sources proches de l'enquête.
En cause, des conversations avant le match entre Jean-François Fortin et le président de Nîmes à l'époque, Jean-Marc Conrad, laissant clairement transparaître leur préférence pour ce résultat.
Pour cette rencontre sont aussi visés l'ancien président de Nîmes, Jean-Marc Conrad, pour corruption active, et Kaddour Mokkedel, responsable sécurité du club caennais, pour complicité. Il est soupçonné d'avoir joué l'intermédiaire entre Conrad et Fortin.
L'actionnaire principal du club nîmois de l'époque également soupçonné
Le PNF requiert aussi un procès pour l'actionnaire principal du club nîmois de l'époque, Serge Kasparian, Jean-Marc Conrad et Franck Toutoundjian, ancien président d'un club amateur soupçonné d'avoir fait jouer ses contacts, pour le délit d'association de malfaiteurs en vue de la préparation du délit de corruption sportive. Six matches de Nîmes en fin de saison 2013-2014 sont dans le viseur de la justice: contre Bastia (1-1), Dijon (défaite 5-1), Brest (1 1), Laval (victoire 2-1), Caen (1-1) et Créteil (1-1).
Enfin, le PNF demande que l'ancien joueur Mohamed Regragui, "coach mental" de Nîmes au moment des faits, soit jugé pour corruption pour la rencontre avec Créteil.
Des écoutes sur Serge Kasparian révèlent les matchs arrangés
A l'origine de l'affaire, des écoutes ordonnées sur Serge Kasparian dans les investigations sur le cercle de jeux Cadet à Paris qu'il dirigeait, et qui révélaient le projet d'arranger les dernières rencontres de Nîmes pour sauver le club de la relégation. Une enquête distincte avait été ouverte et d'autres écoutes avaient été ordonnées, sur lesquelles repose en grande partie le dossier.
Aucun joueur de l'un des matches n'a été mis en cause. Le parquet a requis un non-lieu pour deux rencontres de Nîmes remportées contre Istres (1-0) et à Angers (3-2).