Le député de la 3e circonscription du Gard, Patrice Prat, proche d'Arnaud Montebourg, a décidé de quitter le Parti socialiste et son groupe à l'Assemblée nationale pour "contribuer à la recomposition politique" et à "un renouvellement profond des générations, des pratiques et des idées".
"Cette recomposition politique, je la souhaite fortement et je veux y contribuer. Ce moment est imminent. Pour l'heure, la politique française tourne à vide, le système est usé jusqu'à la corde et notre génération politique n'a plus de boussole", écrit M. Prat dans une lettre aux militants socialistes publiée tard mardi sur Twitter.
Pourquoi je quitte le #PS et le groupe socialiste à l'Assemblée nationale : le courage de la cohérence. #DirectAN https://t.co/uFJDv6StH2
— Patrice PRAT (@PatricePrat) 12 juillet 2016
Signataire, à deux reprises, en mai et en juillet, des projets, avortés, de motion de censure des gauches, le député du Gard, qui ne fait nommément aucune référence à Arnaud Montebourg dans cette lettre, juge que cette "décision lourde de conséquence" le "conduit naturellement à devoir être cohérent sur toute la ligne". "Je quitte donc le groupe et le parti", poursuit cet élu de la génération 2012.
Patrice Prat et les frondeurs du PS
Patrice Prat évoque aussi le débat sur la déchéance de nationalité à l'initiative du président de la République, qui a "heurté (ses) convictions les plus profondes" et a "mis en lumière une dérive possible du pouvoir".
Je ne cache pas ma douleur tant je me sens héritier de l'histoire du socialisme (...) Mais au-delà des socialistes, il y a la gauche, il y a les Français dans leur diversité. Le pays est très divisé et je sens la rivière souterraine gronder. C'est pourquoi j'ai acquis la conviction que nous ne pouvions plus faire de la politique comme avant. Je milite donc pour un renouvellement profond des générations, des pratiques et des idées", justifie-t-il.
Le député gardois juge que "ce renouveau ne se fera pas depuis l'intérieur du Parti socialiste", car, à ses yeux, "ce dernier passe la majeure partie de son temps à gérer des carrières et des situations conflictuelles inextricables".
"Rien n'est fini, tout commence" pour Patrice Prat
Patrice Prat en appelle "à une alliance des innovateurs et des progressistes pour jeter les bases du nouveau clivage droite-gauche dans le Gard et si possible au-delà, en France"
Ce proche de l'ancien ministre de l'Economie entend "bâtir un grand projet alternatif à la politique de François Hollande".
A l'Assemblée, il devrait rejoindre chez les non-inscrits d'autres anciens députés PS ayant quitté le groupe ces derniers mois comme Philippe Noguès, Pouria Amirshahi ou Patrick Lebreton.