Pluie de sable dans les Pyrénées : un chercheur toulousain lance un appel à récolter des échantillons de neige orange

Suite à un phénomène de dépôt de poussières sahariennes dans les Pyrénées, un chercheur toulousain lance un appel à récolter des échantillons de neige orange. Les données serviront à quantifier la quantité de poussière tombée et à estimer l'effet sur la fonte des neiges. 

On se croirait sur Mars, mais ce sont bien les paysages des Pyrénées. Ce week-end, des pluies de sable sont tombées sur une partie de la France, transformant la neige des massifs en mélange orangé.  

Le phénomène a rapidement intéressé les chercheurs. « On s’est aperçu en voyant les photos sur les réseaux sociaux que ça avait l’air d’être un évènement assez exceptionnel de par son intensité », explique Simon Gascoin, chercheur au CNRS / Cesbio.

Le chercheur lance alors un appel sur les réseaux sociaux à destination des adeptes de la montagne, afin qu’ils collectent cette "neige orange".

Les échantillons de neige orange nous permettront, premièrement, de quantifier la masse de poussière tombée par mètre carré et deuxièmement, d’estimer l’effet du phénomène sur la fonte des neiges.

Simon Gascoin, chercheur au CNRS / Cesbio

Même si une couche de neige fraîche a recouvert la neige orange, Simon Gascoin est toujours intéressé par les prélèvements. « Il suffit d’enlever la couche de neige blanche », précise-t-il. Le chercheur se rendra également au Port de l’Hers, en Ariège, afin de prélever des échantillons, dans les prochains jours. 

Fonte des neiges accélérée

Ces évènements de dépôt de poussières de sables ne sont pas rares, ils ont lieu presque tous les hivers dans les Alpes et les Pyrénées, mais rarement d’une telle intensité. Et ils ne sont pas sans conséquence.

Lorsqu’elle devient orange, la neige s’assombrit par rapport à sa couleur d'origine qui est le blanc et absorbe donc d’avantage d’énergie solaire. La neige orange se réchauffe plus vite et fond donc plus rapidement.

Simon Gascoin, chercheur au CNRS / Cesbio

En mars 2018, les chercheurs ont étudié les conséquences d'un même phénomène. En Russie, un dépôt de poussière de sable avait recouvert une grande partie du manteau neigeux, à cause d’une tempête de sable sur les côtes libyennes.  

On a pu estimer que ce dépôt de poussières avait occasionné un raccourcissement de la durée d’enneigement de dix à vingt jours.

Marie Dumont, chercheuse au Centre d'Etudes de la neige

Les recherches ont montré une augmentation de ces phénomènes sur les 33 dernières années.

Dégradation de la qualité de l’air

En plus de donner une teinte orange au ciel, les poussières de sable du Sahara ont également provoqué un pic de pollution de l’air, selon le service européen de surveillance de l’atmosphère Copernicus. « Ces nuages de poussières ont apporté de hauts niveaux de concentrations de particules PM10 [particules dont le diamètre est inférieur ou égal à 10 microns] », a commenté un scientifique chez Copernicus, le programme de l’Union européenne.

Ces poussières issues de tempêtes de sable peuvent aussi « aggraver les problèmes respiratoires chez les humains, avoir un impact important sur les transports routiers et aériens et réduire la capacité des panneaux solaires », détaille Copernicus.

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