Depuis vendredi 28 juin 2019, ouverture du procès en appel de Redouane Ikil et Fabien Djetcha, poursuivis pour les braquages de deux bureaux de poste à Toulouse en 2012 et 2013, les débats sont sous tension entre les parties civiles, la défense, l'avocat général et le président de la cour d'assises.
Deux jours d’audience seulement (sur les 6 prévus) et le ton est déjà monté à plusieurs reprises, lors du procès en appel des auteurs présumés de ces braquages.
Des escarmouches, à tout propos, éclatent régulièrement entre les avocats des parties civiles (la Poste, les deux salariées séquestrées et menacées et la famille de l’une d’elles) et ceux de la défense, mais également entre ces derniers et l’avocat général ainsi qu’avec le président de la cour d’assises du Tarn.
Les uns accusent les autres de questions pernicieuses, d’oublis de circonstances, quand les seconds reprochent aux premiers de « tourner autour du pot » et de « se passer le ballon à trois ». Le président interrompt régulièrement la défense, arguant un calendrier très serré.
Ce lundi 1er juillet 2019, reprochant à un avocat de la défense de « s’éloigner du dossier », le président aura même ce mot : « Si vous voulez, vous pouvez aussi parler de la météo de ce 5 mars 2012 ! »…
Avocat général, avocats toulousains, tous se connaissent bien et cela se sent. « Ne me parlez pas d’honnêteté intellectuelle, pas vous ! », clame l’un. « Ne nous faites pas entrer dans la 4ème dimension ! », dit un autre.
« Arrêtez vos histoires », s’emportait maître Edouard Martial, avocat de Redouane Ikil, vendredi 28 juin. "C’est le mot de trop, maître Martial", avait vivement protesté le président, "c’est le mot de trop ! ».
Parfois, on n’entend plus rien des échanges. Au milieu de ces tirs nourris se trouvent des témoins déconcertés. Et rien n’indique que les débats vont s’apaiser…