Le procès Merah s'est ouvert devant la Cour d'assises spéciale à Paris

Le procès des complices du terroriste a débuté lundi matin. 5 semaines d'audience sont prévues pour juger le frère de Mohamed Merah et Fettah Malki, accusés d'avoir aidé Merah dans ses tueries de Montauban et Toulouse en mars 2012.

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Vous ne verrez pas les visages d'Abdelkader Merah et de Fettah Malki. Les photographes et caméramans n'ont pas été autorisé à enregistrer leur image. Les deux hommes sont arrivés à 10 heures ce lundi matin de la Cour d'assises spéciales de Paris, une juridiction composée uniquement de magistrats professionnels et qui juge les affaires de terrorisme. 

Deux hommes dans le box

Ces deux hommes sont donc les seuls à être jugés dans ce que l'on a appelé "l'affaire Merah". Pour avoir fourni le gilet pare-balles et le pistolet mitrailleur Uzi à Mohamed Merah, sans savoir, c'est sa défense, l'usage qu'il allait en faire, Fettah Malki, petit malfrat toulousain de 35 ans, risque 20 ans de prison. 

Abdelkader Merah, lui, risque la réclusion criminelle à perpétuité, poursuivi notamment pour complicité d'assassinat dans le cadre d'une association terroriste criminelle. Il se présente devant la Cour dans une chemise blanche, une barbe fournie sur le visage. Il répond d'une voix faible aux questions du président de la Cour d'assises. 
Le convoi des deux accusés est arrivé sous haute protection au Palais de Justice de Paris vers 10 heures ce lundi matin (vidéo ci-dessus).


Pas de preuve irréfutable

Pendant le procès, il faudra établir que le grand frère a non seulement influencé son cadet en l'attirant dans les milieux jihadistes mais lui a aussi apporté un soutien logistique avant et pendant ses crimes. Abdelkader Merah a-t-il participé au vol du scooter qui a servi à son frère durant sa terrible campagne ? A-t-il rencontré son frère à plusieurs reprises durant ses 11 jours entre le premier assassinat et la mort de Merah ? 

Le défenseur d'Abdelkader Merah, le ténor Maître Dupont-Moretti, n'a cessé durant l'instruction de dire que le dossier de son client était vide. A l'audience, il va tenter de démonter l'accusation indiquant qu'elle ne s'appuie sur aucune preuve irréfutable. Ce lundi matin, il a choisi de ne pas s'exprimer devant les journalistes, laissant la parole aux parties civiles. 

Maître Christian Etelin, qui défend Fettah Malki, son client n'a rien à faire dans le box des accusés. "C'est un homme qui n'a jamais fréquenté de mosquée, explique-t-il, a seulement des condamnations pour conduite en état d'ivresse au casier judiciaire, et ignorait tout des intentions terribles de Mohamed Merah"

Une ambiance pesante

Avant même l'ouverture de l'audience, l'ambiance était pesante devant la salle de la Cour d'assises spéciales, au Palais de Justice de Paris. Plus de 150 journalistes étaient présents et 230 parties civiles sont représentées. Les victimes se retrouvent face à deux hommes dont elles savent qu'ils n'ont tué personne mais dont elles sont persuadés qu'ils ont aidé le terroriste.

Devant les micros, Samuel Sandler, qui a perdu son fils et deux de ses petits-enfants dans la tuerie de l'école juive, se confie devant les micros : il n'a pas de haine, il veut seulement voir le visage et entendre les mots de ceux qui ont aidé le terroriste.


L'ombre de Mohamed Merah

De toute façon, l'ombre de Mohamed Merah, abattu par le Raid le 22 mars 2012 à son domicile de la rue du Sergent Vigné à Toulouse où il s'était retranché, va planer sur tout ce procès. Absent mais présent dans tous les esprits. 
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