Procès Merah : "Les victimes n’avaient aucune chance de s’en sortir" selon les médecins légistes

Les médecins qui ont procédé aux autopsies des victimes de Mohamed Merah ont déposé ce jeudi devant la Cour d’assises. Un moment très dur pour les familles.

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La question récurrente posée par l’avocate générale et la même réponse apportée à chaque fois par les médecins légistes ont glacé l’atmosphère dans la vaste salle de la Cour d’assises spéciale de Paris :

- La victime avait-elle une chance de s’en sortir même avec une intervention rapide des secours ?
- Non, aucune.


La déposition des médecins légistes dans une Cour d’assises qui juge des crimes est toujours un moment terrible pour les familles de victimes. Là, la longue liste des 7 victimes mortellement touchées et le fait qu’à chaque fois, les médecins légistes ont répété que les victimes n’avaient eu aucune chance de survie, ont montré, s'il en était encore besoin, la portée hors-normes de cette affaire. 

Aucune chance de survie pour Imad Ibn Ziaten, abattu le 11 mars 2012 à Toulouse, de deux balles dans la tête.

Aucune chance pour Abel Chennouf, touché par 4 projectiles. Aucune pour Mohamed Legouad, abattu par 8 tirs dont 6 dans le dos. Les deux militaires ont été tués le 15 mars 2012 à Montauban. La fusillade avait duré une vingtaine de secondes.

Aucune chance pour Jonathan Sandler, 31 ans, tué devant l’école juive le 19 mars à Toulouse. Le père de famille avait été touché à trois reprises sur les membres supérieurs. Au sol, il a ensuite été achevé de deux tirs dans la tête.

Aucune chance pour ses deux fils, Gabriel Sandler, 3 ans, touché d’abord à l’abdomen puis achevé au sol d’une balle ayant traversé la tête d’une tempe à l’autre, et Arié Sandler, 5 ans, tué de deux balles dans la tête dont une tirée dans la nuque.

Aucune chance pour Myriam Monsonégo, 8 ans, touchée à l’abdomen d’un tir dans le dos, puis tuée d’un tir à bout portant dans l’arrière de la tête. La fusillade à l'école avait duré un trentaine de secondes.

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Le silence et la gravité qui ont marqué ces déclarations ont tout de même été perturbés par un nouvel incident d’audience. Un avocat des parties civiles a demandé aux médecins légistes, cités en expert, ce qu’ils avaient pensé de l’autopsie de corps d’enfants si jeunes. Si l’un d’eux a refusé de répondre sur ses émotions, un autre a déclaré :

Je pense qu’assassiner un enfant, c’est tuer la promesse d’un monde meilleur, c’est tuer l’avenir, c’est tuer la confiance qu’un enfant peut mettre dans les adultes, c’est abominable".


Une réaction qui a suscité la colère des avocats de la défense qui notaient que les experts ne doivent intervenir au procès que sur le plan technique et qu’aucune question personnelle ne doit leur être posée. "Permettez que nous pleurions les enfants morts" a rétorqué un avocat des parties civiles.

Il a aussi été question de l'expertise médico-légal du "survivant" Loïc Liber, touché à Montauban. Le médecin légiste a exposé qu'à la différence des autres victimes, il a été touché dans le cou, et pas dans au cerveau. La balle a touché la vertèbre cervicale C3, qui est "explosée" selon le terme du médecin. Ne laissant aucune chance au militaire, aujourd'hui tétraplégique, de recupérer l'usage de ses membres et du bas du corps. 

Quant à Bryan Bijaoui, l'adolescent de 15 ans touché au thorax et à l'abdomen par Merah dans la cour de l'école juive, les médecins ont fait état devant la Cour, de lésions aux deux poumons, au coeur, au foie et à l'estomac. Des blessures "potentiellement mortelles s'il n'y avait pas eu une intervention très rapides des secours".
Mohamed Merah touché par une trentaine d'impacts
Les légistes se sont aussi exprimés devant la Cour d'assises spéciales au sujet de l'autopsie de Mohamed Merah. Le terroriste, abattu par le Raid à son domicile du 17 rue du Sergent Vigné le 22 mars 2012, a été touché par une trentaine d'impacts.
Ce qui a conduit à sa mort immédiate, selon les médecins légistes, se sont plusieurs balles à la tête, au thorax et à l'abdomen. 
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