Le Pont de l'Ascension était normalement du pain béni pour les professionnels du tourisme des Pyrénées-Orientales, à commencer par ceux de la côte Vermeille. Mais avec les restrictions de déplacement du déconfinement partiel (limitation à 100 km à vol d'oiseau), les réservations sont en chute libre.
lâche d’emblée Hervé Montoyo.Dans les Pyrénées-Orientales, nous sommes les grands perdants de la limitation de circulation au-delà des 100 kilomètres.
s’alarme le président départemental l’Union des Métiers de l’Industrie Hôtelière (UMIH).Au nord, nous sommes trop éloignés pour bénéficier de la venue des Montpelliérains et surtout des habitants de la région toulousaine, notre plus grosse clientèle. Et au sud, nos cousins de Catalogne, qui viennent beaucoup sur cette période, ne peuvent pas passer la frontière ! Nous sommes les plus mal lotis,
La chûte de l'Ascension !
Privés de leur clientèle toulousaine et de Catalogne sud, les hôteliers des Pyrénées-Orientales n’affichent que 15% de remplissage. En conséquence, l’affluence en ce pont de l’Ascension est historiquement basse :
Un début de saison catastrophique qui ne se rattrape pas dans cette profession. Mais l’espoir d’un élargissement existe avec début juin en ligne de mire. « Nous demandons un élargissement de la limite des 100 kilomètres ! », milite Hervé Montoyo. « Le bon périmètre, c’est l’ensemble de la région qui est en zone verte. »La grande majorité des hôtels est entre 15 et 20% de remplissage quand on flirte avec les 90% en temps normal. Certains arrivent à 30% grâce à une clientèle essentiellement locale et d’autres à 45% par le biais de promotions avec des tarifs très bas.
"Le bon périmètre, c’est l’ensemble de la Région !"
« Avec un élargissement à 300 kilomètres ne concernant que les zones vertes, ce qui est le cas actuellement. Car personne ne va camper à 100 kilomètres de son domicile. », reprend Jean-François Bey, président de la Confédération d’Occitanie de l’Hôtellerie de plein air.
Et l’espoir de coupler cet élargissement avec l’ouverture des campings : « Nous sommes prêts. La priorité est de connaître le protocole sanitaire. Nous travaillons d’arrache-pied avec les élus, les préfets qui nous accompagnent remarquablement. Ensuite, l’élargissement à 300 kilomètres en fonction de la situation sanitaire des régions est capital. Personne ne vient camper à 100 kilomètres de chez soi ! Il nous faut intégrer les flux venus des métropoles. Ce ne sont pas nos amis narbonnais qui vont venir camper à Argelès ! »
Le drame des saisonniers
Une urgence économique qui se mêle à la détresse sociale dans un département où plus des 2/3 des embauches concernent des travailleurs saisonniers.
craint Hervé Montoyo tant une saison écourtée ou ratée est un accélérateur de pauvreté. En France, 520 000 emplois sont pourvus chaque année dans le domaine du tourisme dont la plupart dans les zones côtières.Selon une étude que nous avons mené, 95% d’entre eux habitent dans le département. Sans une vraie saison, cela peut être un drame,
« Beaucoup vivent toute l’année grâce à une collaboration intense sur huit mois si on tient compte des préparatifs d’avant-saison. Et nous, nous ne pouvons nous permettre de perdre ces professionnels aguerris » , explique Jean-François Bey, le « patron » des campings de la région qui salue le plan d’accompagnement financier présenté par le Premier Ministre à hauteur de 18 milliards d’euros.
Le tourisme pèse 1,4 milliard d’euros dans les P.O
« On peut limiter fortement les dégâts sachant que 80% de nos chiffres d’affaires est réalisé sur juillet/août » , espère Jean-François Bey quand Hervé Montoyo vante de Collioure à Font-Romeu en passant par Prades ou Prats de Mollo, un Pays Catalan qui "propose une diversité unique de paysages, de la mer à la montagne en passant par la plaine."
Avec la foi d’un professionnel qui a les chiffres bien en tête : le tourisme pèse dans les Pyrénées-Orientales 1,4 milliard de chiffre d’affaires et emploie 11 000 personnes.
Covid-19 : les Pyrénées-Orientales sont le département le moins touché d’Occitanie !
Seule éclaircie dans cette grisaille, l’état sanitaire du "Pays catalan" qui, sauf nouvelle vague, offre un visage sécurisant pour les visiteurs. Depuis le 11 mai jusqu’au jour de l’Ascension, aucun nouveau test positif n’a été enregistré dans les Pyrénées-Orientales. D’autre part, l’hôpital de Perpignan ne compte plus que deux patients hospitalisés en raison du coronavirus. Cela en fait le département qui affiche, de loin, les meilleurs chiffres d’Occitanie et de France.