Des chasseurs de toute la France se sont donnés rendez-vous samedi 12 septembre dans la ville du Premier ministre pour manifester leur colère contre le gouvernement après l'interdiction de la chasse à la glu. Une attaque contre toutes les chasses traditionnelles et la vie rurale selon eux.
C'est au son des cors de chasse que la manifestation des chasseurs a commencé ce samedi 12 septembre à Prades dans les Pyrénées-Orientales, ville dont le Premier ministre Jean Castex était le maire avant sa nomination.
Des cors de chasse ont ouvert la manifestation des chasseurs à Prades dans les Pyrénées-Orientales samedi 12 septembre.
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Environ 800 chasseurs sont venus de toute la France pour protester contre la décision du gouvernement de ne pas reconduire la dérogation autorisant la chasse à la glu.
Un rassemblement à l'appel notamment de la fédération de chasse de la région PACA, où se pratique cette chasse traditionnelle.
Sur les pancartes et les banderoles, le gouvernement est directement attaqué : "Macron trahison" "Castex menteur", "Pompili démission".
Pour Willy Schraen, président de la fédération nationale des chasseurs, présent ce samedi à Prades, les discussions avec le gouvernement sont toujours possibles, "à condition qu'on nous respecte".
On n'est pas contre la concertation. Mais si on commence par tout interdire et dire "après on verra", il n'en est pas question une seule seconde. Le compromis est possible à condition qu'on nous respecte.
La ministre de la transition écologique Barbara Pompili a obtenu du chef de l'Etat qu'il ne reconduise pas le quota accordé aux chasseurs l'an dernier. Un quota dérogatoire à la directive européenne sur les oiseaux, qui vaut à la France des relations tendues avec l'Union Européenne.
En 2019, 42 000 oiseaux ont été capturés à la glu, dans les 5 départements de PACA où cette méthode est autorisée.
La fédération de chasse, qui soutient cette manifestation, estime que la décision d'interdire la chasse à la glu n'est que le début d'attaques en règle contre tous les types de chasse et la vie rurale en général.
Dans une pétition, qui a recueilli plus de 16 000 signatures ce samedi 12 septembre, les chasseurs estiment que la ministre de la transition écologique est "idéologiquement hostile" à la chasse et que le chef de l'Etat revient sur sa parole.
La chasse à la glu piège des oiseaux, généralement des grives, avec de la colle déposée sur de petites branches. Les oiseaux sont capturés vivants pour leur chant. Après avoir été détachés de leur piège, ils doivent servir d'"appelant" pendant deux mois avant d'être relâchés.
Cette méthode est dénoncée depuis de longues années par les écologistes, car non sélective dans ses prélèvements, contraire à la biodiversité et cruelle pour les oiseaux.