Le château d'Esclignac dans le Gers, propriété des descendants des frères Bogdanoff, n'est désormais plus accessible. La mairie de Montfort a pris un arrêté interdisant l’accès au site, qu'elle juge "dangereux". Un périmètre de sécurité sera mis en place la semaine prochaine.
Depuis la mort de ses propriétaires, les frères Bogdanoff, le château d'Esclignac est totalement laissé à l’abandon. Et personne n'a encore entrepris de travaux. Le village assiste impuissant à son déclin.
Un château en ruines
Est-ce l'épilogue pour ce château qui faisait la fierté du village ? Le château d'Esclignac n'est plus que l'ombre de lui-même. La bâtisse avait été achetée en 1986 par Grichka et Igor Bogdanoff. Les deux hommes en avaient fait leur résidence de vacances, quelques mois dans l'année. Mais aujourd'hui, elle tombe en ruine.
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Mais depuis leur décès, il y a deux ans, le château se dégrade à vitesse grand v sous les yeux des habitants "Cet hiver, avec toute cette pluie, on a vu des poutres tomber et le trou dans la toiture s'est agrandi", témoignait en septembre Régis Lagardère, le maire de Montfort. Il a donc décidé de prendre un arrêté pour en interdire l'accès.
Pas de péril imminent
"Ce périmètre de sécurité sera mis en place dès la semaine prochaine avec la famille. Il n’y a aucun péril imminent pour l’instant", affirme Régis Lagardère. "Nous ne voulions pas bloquer les propriétaires". La bâtisse historique aurait pu faire l’objet d'une mise en péril, qui aurait contraint les héritiers des Bogdanoff à entreprendre des travaux de sécurisation. Mais il en a été décidé autrement.
Lors d'une réunion d’urgence avec les héritiers des frères Bogdanoff, des représentants de la sous-préfecture et de la direction départementale territoriale se sont rendus au château afin de constater son état. L’électricité ayant été coupée et la demeure restant inoccupée, les autorités ont décidé juste d'en interdire l'accès.
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Des travaux colossaux
Onze héritiers ont été identifiés. Mais la succession des Bogdanoff n'est toujours pas réglée. Et l'État ne peut pas se substituer aux propriétaires. La DRAC, la direction régionale des affaires culturelles, a financé une étude pour chiffrer les seuls travaux d'urgence. Deux millions d'euros seraient nécessaires.
Rénovation du Château d’Esclignac : les héritiers Bogdanoff en quête de fond https://t.co/R3IXAD5pvc
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Quant à l'intérêt du bâtiment qui aura 1000 ans en 2032, il reste limité. Le château est inscrit au titre des monuments historiques, mais il n'est pas classé. Pour Emmanuel Moureau, chargé de protection des monuments historiques dans le Gers, "Il n'a pas d'intérêt majeur pour l'histoire de l'art, pour l'archéologie et pour l'histoire".
Reste donc à savoir si les héritiers pourront assumer les travaux colossaux, ou s'ils choisiront de laisser le château d'Esclignac à l'abandon à la veille de son millénaire.