Le leader des jeunes socialistes des Pyrénées-Orientales a été contraint de démissionner après avoir soutenu Dieudonné au nom de la liberté d'expression.
Anthony Cortès, animateur départemental du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) depuis août 2013, était intervenu il y a quelques jours sur Twitter pour dire avoir "honte de (son) ministre de l'Intérieur" Manuel Valls et de sa volonté d'interdire les spectacles de l'humoriste.
Ceux qui "favorisent le trouble à l'ordre public ne sont pas ceux que l'on croit", ajoutait-il.
Anthony Cortès, qui a depuis effacé ses commentaires, dit avoir "juste eu une réaction épidermique" et avoir "voulu défendre la liberté d'expression". Mais il a été "mal compris". "J'ai démissionné parce que ça prenait trop d'ampleur", a-t-il déclaré à l'AFP en invoquant les remous suscités après la parution d'un article sur le sujet dans le quotidien l'Indépendant et les demandes de démission émanant de son mouvement.
Il s'est défendu de soutenir les "thèses fumeuses" de Dieudonné, dont il dénonce au contraire les idées "antisémites, antisionistes et complotistes". Anthony Cortès, 22 ans, regrette avoir "parlé au nom" du MJS, dont il est membre depuis depuis deux ans. Il ne se voit pas prendre part à la campagne pour les municipales, "avec l'étiquette négative qu'on m'a donnée de soutien de Dieudonné".
De son côté, le député Jacques Cresta, responsable départemental du PS qui avait souhaité la démission de M. Cortès, a estimé qu'il y avait "manifestement eu une maladresse", des "opinions personnelles mal exprimées".
"Mais maladresse ou pas, quand on a un niveau de responsabilité qui était le sien, quand on exprime une opinion, on est leader d'un collectif", a-t-il déclaré. Twitter, qui limite les commentaires à 140 caractères, n'est "quand même pas le meilleur outil de communication pour exprimer des points de vue sur des sujets compliqués et délicats", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur vient d'annoncer qu'il souhaitait interdire les spectacles de Dieudonné, plusieurs fois condamné pour injures raciales, à la suite de récents propos antisémites.