Les habitants de Prats Balaguer, situé sur la commune de Fonpedrouse dans les Pyrénées Catalanes, ont manifesté ce samedi 14 août contre le stationnement anarchique des visiteurs des sources d'eaux chaudes. En période estivale, certains riverains ne parviennent plus à accéder à leur habitation.
Trop c'est trop. Dans le hameau de Prats Balaguer, situé sur la commune de Fonpedrouse dans les Pyrénées-Orientales, l'heure est au ras-le-bol. Ce samedi 14 août, ils étaient une trentaine à manifester sur la départementale 28.
Cette route permet en effet aux automobilistes d'accéder aux Bains Saint-Thomas, source d'eaux chaudes très appréciée des touristes. Mais problème : l'itinéraire est aussi emprunté par les riverains.
Résultat : en période estivale, lorsque l'affluence est forte, les accès routiers sont encombrés par les véhicules qui se garent tout au long de cette voie étroite. Bloqués, les habitants de Prats Balaguer sont obligés de prendre des risques pour circuler et ne peuvent parfois même plus rentrer chez eux.
"Ce qui nous ennuie, c'est que cette route est en permanence occupée par des fourgons qui nous barrent le chemin et envahissent parfois même nos terrains", s'exaspère Lydie Bernard, habitante. "C'est devenu une zone de non-droit et nous voulons que les autorités rétablissent le droit."
Même sentiment pour Alain Trotel, qui détient une maison secondaire dans le petit village. "On a l'impression que les gens qui se garent n'importe comment sur des stationnements interdits ont plus de droits que nous."
Les choses semblent pourtant évoluer. Le week-end dernier, les gendarmes ont enlevé une dizaine de véhicules mal stationnés.
Camping sauvage interdit
Les sources sauvages d'eaux chaudes sont très réputées et attirent des visiteurs de toute l'Europe. "Le phénomène a pris une ampleur particulièrement importante depuis trois-quatre ans, notamment avec les réseaux sociaux", assure Michel Garcia, conseiller départemental des Pyrénées Catalanes.
Si certains touristes ne sont que de passage, d'autres restent en villégiature pendant plusieurs semaines sans se préoccuper des arrêtés municipaux en vigueur.
La municipalité a passé un arrêté qui interdit le camping sauvage, le camping-caravaning. Nous ne sommes pas favorables à un autre usage que celui que la loi prévoit.
"On ne veut pas les importuner"
De leur côté, les touristes estiment respecter les lieux et les règles. Beaucoup ne comprennent pas le procès d'intention qui leur est fait.
"On a été traité de drogués, de marginaux, par rapport à des événements qui se sont passés il y a quelques années", confie Johan, vacancier. "On ne nous a même pas laissé la possibilité de nous exprimer. Avec mon groupe, on vient juste d'arriver, on ne veut pas importuner les résidents mais on a aussi envie de profiter de la nature."
Maryline, habituée des lieux depuis deux ans, souhaite également voir les tensions s'apaiser.
Les habitants ont eu des mauvaises expériences et ça leur laisse un goût amer, je peux comprendre. Il y a deux semaines, il y a eu beaucoup de monde par exemple et j'entends qu'ils soient parfois excédés.
Une question se pose à présent : comment assurer une cohabitation durable, tout en respectant ce cadre d'exception ? Pour le conseiller départemental Michel Garcia, une solution pourrait être envisagée : "Il faudrait créer un parking. Mais la réalisation de ce parking passera forcément par une expropriation, car on aura besoin de terrains privés."
Pour montrer leur bonne volonté, des visiteurs se sont mobilisés ce samedi pour ramasser des ordures à proximité du lieu touristique.