À Argelès-sur-Mer, Eric Cantona rend hommage à ses grands-parents, victimes du franquisme

En visite à Argelès-sur-Mer pour baptiser le nouveau stade de la ville à son nom, l'ancien footballeur Eric Cantona s'est également rendu avec sa famille au mémorial pour les victimes du camp de Rivesaltes, dont ses grands-parents ont fait partie. Il est revenu sur leur histoire. 

Le tout nouveau stade de football d’Argelès-sur-Mer, le stade Eric Cantona, a été inauguré vendredi 30 août en présence de la star du football. Mais Eric Cantona était également dans les Pyrénées-Orientales pour un événement tout autre.

Avec sa famille et ses amis venus de Martorell, en Espagne, l'ancien footballeur a rendu hommage aux victimes du camp de Rivesaltes, dont faisaient partie ses grand-parents.

"Nous n'oublierons jamais"

Les aïeuls de la star ont en effet fui le franquisme aux côtés des républicains lors de la Retirade, en 1939, avant d'atterrir dans ce camp de réfugiés, près d'Argelès. À l'occasion de l'anniversaire de cet événement, l'ancien joueur de Manchester United s'est recueilli, ce vendredi après-midi, autour du Monolithe pour les victimes, situé sur la promenade du front de mer. 

Il faut se souvenir de ces moments douloureux. Même si nous ne l’avons pas vécu, nous en avons hérité.


"C’est un grand honneur d’être ici pour la mémoire, parce qu’il faut transmettre, sensibiliser, et ne jamais oublier, s'est ému l'ancienne gloire du football. Il faut se souvenir de ces moments douloureux, même si nous ne l’avons pas vécu, nous en avons hérité, car on hérite tous de l’histoire de notre famille."  

Réfugiés puis employés comme main d'œuvre en France 

Eric Cantona a raconté à cette occasion une partie de l'histoire de ses grands-parents.

"Mes grands parent sont arrivés à Argelès, avec les républicains espagnols, qui ont combattus Franco, puis ils ont été envoyés dans le camp de Rivesaltes, puis à Saint-Étienne-Cantalès pour construire un barrage avec des centaines, des milliers d’autres personnes, parce qu’on avait besoin de main d’œuvre à l'époque."
 
 

Des photos de ses grands-parents retrouvées à New York


À notre micro, il se souvient de sa volonté de retrouver des traces de l'histoire de ses grands-parents, qui "ne parlaient pas beaucoup"

À notre façon, en essayant de revenir sur les traces des événements, on essaye de mieux comprendre.

"Je me rappelle avoir vu une exposition sur la guerre civile, à la maison de la photographie, à New York. Ils avaient rassemblé toutes les photographies qui avaient été perdues puis retrouvées. J’y suis allé en pensant que j’allais voir mes grands-parents, et je les ai trouvés. Elle a été exposée ensuite aux rencontres de la photographie à Arles, et j’y ai amené des membres de ma famille, qui m’ont confirmé que c’étaient bien eux."

Une gerbe a été déposée, dans l'après-midi, avec l'association Ffreee (Fils et filles de Républicains espagnols et enfants de l’Exode), en hommage à toutes les victimes du franquisme.

Par sa présence, ce descendant de victimes du franquisme a voulu souligner l'importance de cette mémoire. "À notre façon, en essayant de revenir sur les traces des événements, on essaye de mieux comprendre. Mieux on comprend nos origines, mieux on est armé, et mieux on grandit."
 
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