Chaque soir à Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales, plusieurs jeunes migrants africains arrivent d’Espagne par le train, ils passent la nuit à errer dans les rues de la ville. Les associations s’inquiètent du sort de ces migrants et demandent aux services d’état et du département d’agir.
Il est plus de 20h quand ce soir-là en gare de Cerbère, petite commune du pays catalan située à quelques kilomètres de la frontière espagnole, quatre jeunes migrants sortent du train en provenance d’Espagne.
Nuit d'errance
La nuit, ils vont la passer à attendre le prochain train pour Perpignan. Il est à 6 heures le lendemain matin. Ils vont errer toute la nuit dans les rues du petit village catalan à la recherche d’un peu de nourriture et d’un endroit pour dormir.
Ces arrivées de migrants sont de plus en plus fréquentes et les associations ont du mal à gérer l’afflux :
Nous faisons appel aux services de l’état et du département pour prendre en charge ces enfants au moins une maraude sanitaire le soir puisque l’on sait qu’ils sont là et qu’ils sont tout seuls parce que ces enfants il faut les nourrir quand même et ce n’est pas normal que ce soit un petit village qui soit complétement oublié, nous confie Josie Boucher, membre de l'association de Solidarité à Tous les Immigrés 66.
De plus en plus de jeunes migrants
Souvent, ces migrants sont arrêtés par la police des frontières. Ils sont alors confiés à l’Institut de l’Enfance et de l’Adolescence géré par le conseil départemental. Aujourd’hui ils sont plus de 200, un chiffre en constante augmentation :
Il y a deux ans, nous avions quatre jeunes dans cette association, aujourd’hui on les compte plus, l’IDEA est complétement débordé. Aujourd’hui, pas moins de 40 migrants sont logés à l’hôtel, nous dit Anne-Marie Delcamp, membre du Réseau Education Sans Frontières 66.
Quel avenir pour ces migrants ?
Depuis 2007, l’Espagne est la seule porte d’entrée pour ces jeunes provenant de l’Afrique de l’ouest ou du Maroc, le passage de la frontière vers la France se fait soit par le pays basque soit par Cerbère ou le Perthus.
Le projet c’est de venir en France pour pouvoir être pris en charge pour bénéficier d’une éducation puisqu’ils sont en provenance de pays soient confrontés à des troubles où à des problèmes économiques. Ce qui fait qu'ils n'ont pas d’avenir dans leurs pays, explique Jacques Ollion, le porte-parole de la CIMADE 66.
En pays catalan, certains mineurs seront scolarisés, d’autres essayeront de poursuivre leur route vers la région parisienne.
Le reportage de Céline Llambrich et Jean François Puakavaze