Après l'incendie qui a fait trois morts à Rasiguères dans les Pyrénées-Orientales, le procureur adjoint de Perpignan a dévoilé une partie de la lettre laissée par les victimes. Pas de doute quant à leur volonté de mettre fin à leurs jours. Le village de 160 habitants est sous le choc.
Trois personnes sont mortes ce lundi matin dans l'incendie de leur maison à Rassiguères dans les Pyrénées-Orientales.
Les secours ont découvert leurs corps vers 10h. La thèse d'un suicide collectif est désormais confirmée.
La famille était très appréciée dans ce petit village paisible de 160 habitants.
L'homme, âgée de 70 ans, avait dirigé la grotte des grandes canalettes, près de Villefranche-de-Conflent. Il était gravement malade depuis 6 mois. Il s'est donné la mort avec sa compagne de 43 ans et le fils de celle-ci, un adolescent handicapé de 17 ans.
Le reportage de Philippe Georget et Alain Sabatier dans le village, bouleversé par ce drame
Les précisions du procureur adjoint de Perpignan
Le couple et l'adolescent se seraient immolés par le feu. C'est ce que le procureur adjoint de Perpignan, Luc André Lenormand, a expliqué à nos confrères de l'AFP.
"Ils ont laissé un courrier manuscrit expliquant qu'ils avaient décidé de mettre fin à leurs jours, qu'ils avaient agi en toute liberté, qu'ils souhaitaient partir tous les trois ensemble parce qu'ils s'aimaient", a déclaré par téléphone à l'AFP le procureur adjoint de Perpignan.
Luc-André Lenormand s'est rendu sur place ce lundi matin, dans le village de Rasiguères, dans les Pyrénées-Orientales. Il a précisé que la lettre avait été "signée par les trois personnes".
Les victimes s'étaient "apparemment aspergées d'un liquide inflammable, une sorte de pétrole pour poêle domestique vendu en grandes surfaces". Mais selon le magistrat, ils n'expliquent pas pourquoi ils ont choisi de s'immoler.
Cependant, "l'homme souffrait d'un cancer qui s'était propagé rapidement. Sa compagne était également sa tutrice", a déclaré le procureur adjoint. Le fils de cette dernière, un adolescent de 17 ans, souffrait de la maladie de Gilles de la Tourette, trouble neurologique caractérisé par des tics très handicapants.
Les corps calcinés des trois victimes ont été transportés à l'Institut médico-légal de Montpellier en vue d'une autopsie, qui devra conforter ou non la thèse du suicide familial.
Il est "trop tôt pour dire qui a agi" en répandant notamment le liquide inflammable, a souligné le magistrat.
Il a également mentionné que les cartes nationales d'identité des deux adultes et de l'adolescent avaient été laissées en évidence sur un meuble à l'entrée, de façon à ce qu'il n'y ait "aucun doute sur la volonté des personnes". Et qu' "un autre écrit avait été rédigé par traitement de texte, précisant les dispositions à prendre suite aux décès: les dernières volontés, la musique pour la messe, la couleur des fleurs à acheter".
Les corps des adultes ont été découverts dans la chambre de l'homme et de la femme au premier étage. Celui de l'adolescent dans une autre chambre sous les combles.
Ce sont les pompiers qui ont fait cette macabre découverte. Ils intervenaient sur l'incendie de cette maison.
C'est le maire, alerté par un voisin de la famille, qui les a prévenus vers 10h ce lundi matin.