François Hollande s'est félicité, jeudi soir, devant le Parlement d'Andorre, de la normalisation de cet ex-paradis fiscal, apportant aussi le soutien de la France au rapprochement de la principauté, dont il est le "coprince", avec l'Union européenne.
"Vous avez compris que la transparence des transactions, l'équité fiscale, la supervision des activités financières étaient des objectifs incontournables", a déclaré le chef de l'Etat français, louant la volonté d'ouverture de la principauté qui a résisté à "la tentation de l'égoïsme et du replis".
"Depuis 2009, vous avez généralisé la TVA et introduit l'imposition directe sur les bénéfices des sociétés, sur les revenus des non-résidents et maintenant des résidents", a-t-il rappelé, relevant qu'"augmenter l'impôt ne rend jamais populaire nulle part".
Par tradition, les présidents français sont coprinces de la principauté aux côté de l'évêque d'Urgell, en Catalogne.
François Hollande s'est également félicité des "nombreux accords sur l'échange d'information en matière fiscale" conclus par la principauté et notamment de la signature d'une convention d'assistance mutuelle en matière fiscale avec l'OCDE en novembre 2013. Ces réformes ont permis à cette principauté d'à peine 500 km2 et 80.000 habitants, nichée dans une vallée profonde des Pyrénées aux portes de la France et de l'Espagne, de sortir en 2010 de la liste "grise" des paradis fiscaux établie par l'OCDE. Ce que les dirigeant andorrans "doivent faire, c'est s'ouvrir, être transparents sur le plan fiscal", a insisté le président français devant la presse après un court bain de foule dans les rues d'Andorre-la-Vieille. Il s'agit d'"éviter les suspicions" alors que les principautés sont souvent vues comme des "paradis fiscaux" ce qui "n'est pas le cas, ici en Andorre", a-t-il fait valoir.
Le tour des sept paroisses
Rappelant qu'un "accord d'association est en cours de discussion" entre l'Andorre et l'Union européenne, le président Hollande l'a assuré devant le Parlement : "la France soutient vos efforts et sera avec vous plus qu'un partenaire". François Hollande devait se plier jeudi et vendredi au rituel qui veut que le coprince fasse le tour des sept "paroisses" andorranes, les régions administratives de la principauté, tout comme François Mitterrand et Jacques Chirac l'avaient fait.
En 2010, Nicolas Sarkozy avait froissé nombre d'Andorrans, faisant l'impasse sur cette tournée. "J'aurais pu rester peu (mais) je vais prendre le temps", a déclaré le président Hollande devant le Parlement dans une allusion à cet épisode qui avait froissé de nombreux Andorrans.