Les archives départementales du Roussillon mettent en ligne une base de données de près de 60 000 personnes passées par les camps de Rivesaltes et d’Argelès entre 1939 et 1942. Cet outil va permettre à de nombreuses familles de retrouver la trace de leurs proches passés par ces camps.
Des fiches avec noms, prénoms, dates d'entrée et de sortie
94 000 fiches de renseignements sur les internés passés par les camps de Rivesaltes et d’Argelès pendant la seconde Guerre Mondiale ont été mises en ligne. Des fiches nominatives cartonnées et conservées par les archives départementales ont été répertoriées et mises en ligne après 20 ans d'un travail acharné.Sur ces fiches on retrouve le nom, le prénom, la date d’entrée, de sortie du camp et parfois l’ethnie ou la religion de la personne. Sur l'interface, il est donc possible de faire des recherches directement avec le nom de la personne.
L’objectif : rendre accessible ces données au monde entier.
Chaque année, on reçoit entre 250 et 300 demandes de personnes qui demandent à trouver des traces de leurs aïeux passés par ces camps donc, là, on leur donne un accès direct... et dans le monde entier puisque la base de données est traduite en espagnol, en catalan et en anglais. Mettre ces informations gratuitement et librement à disposition c’est une façon de faciliter ces recherches.
On ne retrouve pas tout le monde
Entre janvier et février 1939, les Pyrénées-Orientales ont connu une arrivée massive de réfugiés espagnols fuyant la guerre et le franquisme. Des camps ont été mis en place sur les plages pour les accueillir.Petit à petit, ils se sont vidés. Mais ces camps ont été réutilisés au début de la seconde Guerre Mondiale (en septembre 1939) pour interner les populations jugées indésirables par le régime de Vichy : les juifs, les nomades, les étrangers et les antifascistes.
On rentre de plein fouet dans l’histoire, dans le côté sombre de l’histoire. Ce qui sauve c’est de se dire que l’on remet certaines choses en lumière et que l’histoire qui est cachée depuis très longtemps peut être remise à jour", nous dit Laurent Ducros, adjoint principal du Patrimoine en charge des archives départementales.
Les archives ne commencent qu'à l'automne 1939. Elles ne concernent donc pas directement la "Retirada" de février avec l'exode de près d'un demi-million d'espagnols : "Certains documents ont été détruits ou perdus à la libération des camps. Nous n’avons pas les noms des personnes passées dans les camps au moment de la Retirada", ajoute Marie Landelle.
A Perpignan, la mise en ligne de cette base de données est une première en France et veut servir de modèle pour que d'autres voient le jour.