Le tribunal de grande instance de Perpignan a mis, jeudi, en délibéré au 14 août, son jugement concernant trois militants poursuivis pour avoir appelé au boycott de produits israéliens devant une grande surface le 15 mai 2010.
Le procureur, qui a requis la clémence, a laissé à l'appréciation du tribunal le soin de décider du sort des militants, poursuivis pour "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne en raison de son origine ou de son appartenance ou non-appartenance à une ethnie, nation, race ou religion".
Quelque 150 personnes dont Alain Krivine, leader de la Ligue Communiste Révolutionnaire, s'étaient rassemblées avant l'audience devant le tribunal pour soutenir les prévenus, à l'appel d'organisations telles que l'Association France-Palestine, la Ligue des droits de l'Homme, ou encore des partis politiques comme le PCF et le NPA.
Le procès avait été renvoyé à cinq reprises, dont quatre fois en raison de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) posées par la défense.
L'un des prévenus, Bernard Cholet, a affirmé qu'il "n'était pas antisémite" et avait seulement interpellé les salariés de la grande surface sur le fait qu'ils "vendaient des produits d'un pays qui ne respectait pas les droits de l'Homme".
Jeanne Rousseau "a appelé au boycott, mais par respect du droit international et de la charte (de la grande surface, NDLR) pour les droits de l'Homme".
Quant à Yamina Tadjeur, elle a déclaré que c'était "une insulte" de la dire antisémite et raciste.
Le procureur a estimé que "s'il y avait bien eu discrimination, il n'y avait pas d'appel à la haine et à la violence".
Ce procès faisait partie d'une série de procédures lancées en France contre 80 personnes par le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) pour leurs appels à boycotter les produits issus des territoires occupés en 1967.