Le maire du Barcarès espérait une remise en liberté après avoir fait appel de son placement en détention provisoire. C'était le 30 avril au soir, après 48 heures de garde à vue à Marseille. Alain Ferrand est en prison depuis 11 jours.
Placé en détention provisoire à la prison d'Aix-Luynes, dans l'enquête sur l'affaire du marché public pour la construction des chalets du village de Noël, le maire du Barcarès est accusé de corruption par un élu public, favoritisme, prise illégale d'intérêts, participation à une association de malfaiteurs et blanchiment.
Alain Ferrand reste en prison
Le tribunal d'Aix-en-Provence examinait ce vendredi, la demande de remise en liberté déposée par l'avocat d'Alain Ferrand, le 2 mai, dès le surlendemain de son placement en détention.
Jean-Robert Phung a mis en avant les failles du dossier, l'absence de preuves juridiques face aux chefs d'accusation et les éléments apportés pour la défense de son client depuis des années. Sans oublier, les relaxes et non-lieux. Mais le parquet a maintenu sa position en demandant le maintien sous écrou.
La chambre de l'instruction a décidé de rejeter l'appel de la défense et de maintenir le maire LR du Barcarès en prison.
Une nouvelle demande de remise en liberté sera déposée d'ici à deux semaines pour Jean-Robert Phung, l'avocat d'Alain Ferrand. La justice aura à nouveau 15 jours pour faire part de sa décision.
Une arrestation à Montpellier
Le maire du Barcarès a été interpellé dimanche 28 avril à l'aéroport de Montpellier-Méditerranée alors qu'il revenait d'un voyage d'affaires au Congo-Brazzaville, où il est PDG d'une société qui gère des hôtels.
Lors de son arrestation, les sept policiers et gendarmes venus accueillir Alain Ferrand à sa descente d'avion, ont découvert une forte somme d'argent sur lui et dans sa valise. 32 000 euros et 16 000 dollars, confisqués par les enquêteurs.
D'où les accusations de transfert non déclaré de sommes provenant de l'étranger.
Tout est légal. Cette somme correspond à un retrait dans une banque de Brazzaville sur le compte d'une société dont Alain Ferrand est le PDG. Elle devait servir en France à payer du matériel et des pièces automobiles de rechange introuvables au Congo. Nous avons fourni les bordereaux officiels aux juges.
Jean-Robert Phung, avocat d'Alain Ferrand.Interview à France 3, le 2 mai 2024.
"Il n'y a rien dans le dossier depuis 12 ans, pourquoi cela changerait-il ?", poursuivait l'avocat.