Le procureur de Monaco, Jean-Pierre Dréno, ancien procureur de la République de Perpignan et 2 juges d'instruction ayant travaillé sur l'enquête, Colette Dechaux et Anne Haye, devront finalement témoigner dans cette affaire de corruption présumée. Ils avaient refusé de se présenter à l'audience.
Les 3 magistrats avaient fait valoir des raisons professionnelles et des emplois du temps trop chargés pour décliner l'invitation de leur collègue de Perpignan. Le président du tribunal correctionnel a finalement décidé, ce lundi, qu'ils devaient venir répondre à ses questions et à celles des avocats.
Jeudi, à l'ouverture du procès, Me Jean-Robert Phung, qui défend Francis Montor, l'ex directeur général des services de la municipalité de Saint-Cyprien, avait demandé que ces 3 personnes témoignent à la barre dans ce dossier complexe.
La décision du président du tribunal correctionnel de Perpignan va dans ce sens. Il leur a donc signifié, dès ce lundi matin, la confirmation de leur convocation, jugeant leur "présence nécessaire" et leurs excuses non recevables et non légitimes.
Le président a même ironisé en précisant que la justice était disponible le week-end, y compris le dimanche, pour les entendre, si cela était nécessaire.
Il s'agira pour les 3 magistrats de répondre à une question importante pour la défense de 2 accusés de corruption, à savoir : étaient-ils informés de la liaison amoureuse entre la maîtresse d'un prévenu et le commissaire de la police judiciaire de Perpignan qui dirigeait l'enquête et exécutait les instructions des 3 juges ?
Cette femme est aujourd'hui partie civile.
Si ces 3 témoins décidaient finalement de ne pas venir à la barre, le tribunal de Perpignan pourrait les y contraindre de force. Sinon, l'accusation ne pouvant apporter la preuve qu'elle cherche, la justice pourrait décider d'en rester là et d'abandonner les poursuites contre les accusés, soit 5 ans d'enquête et d'instruction pour rien.
3 autres témoins sensibles seront aussi au tribunal mercredi. L'ancien directeur de l'office du tourisme de la ville, il avait invoqué des raisons médicales pour être absent. Mais aussi, l'ancien patron de l'antenne perpignanaise de la PJ de Montpellier et son adjoint.
Reportage F3 LR : D.Bérhault et C.Llambrich