Les agriculteurs votent jusqu'au 31 janvier 2025 pour renouveler l'assemblée de la Chambre d’agriculture. Dans les Pyrénées-Orientales, la liste conjointe des Jeunes agriculteurs et de la FDSEA était arrivée en tête lors du dernier scrutin. Elle se mesurera à celles de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale.
Au cœur de la réunion publique de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, principaux syndicats de la profession, il était forcément question des élections à la Chambre d'Agriculture des Pyrenées-Orientales.
"L'enjeu de l'eau est majeur"
La liste sortante des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA possède aujourd'hui 23 des 33 sièges de l'institution. Elle espère encore davantage. "Quels sont les enjeux futurs de l'agriculture de notre département ? Celui de l'eau qui est majeur. On l'a vécu depuis deux ans et demi et on le vit encore aujourd'hui. Il faut trouver des solutions, travailler sur des dossiers. Il y a des choses qui ont avancé, mais pas suffisamment. Il faut que cela s'accélère que cela aille plus vite et que l'on ait plus d'accompagnements et de moyens", liste Bruno Vila, le président de la FDSEA du département.
"La défense de l'agriculteur"
Face à elle, la Coordination rurale fait aussi campagne activement. Notamment avec cette action devant une compagnie vinicole qui met en bouteille du muscat étranger. L'occasion de dénoncer la concurrence étrangère, régulièrement jugée déloyale en raison de ses bas prix.
"Nous n'avons pas quatre ou cinq ans devant nous. Chez nous, cela va se jouer à un an ou deux. Dans deux ans, qui va rester ? Dans cette action, nous sommes sur la défense de l'agriculteur. Alors, nous voulons participer aux élections en Chambre, mais pour nous, c'est presque secondaire par rapport à notre survie", explique Philippe Maydat, président de la Coordination Rurale 66.
"Nourrir la population"
De son côté, la Confédération paysanne mise sur sa lutte contre l'agrivoltaïsme, qui détourne, selon elle, la fonction première des terres agricoles : nourrir la population.
"On va créer la surprise parce que cela fait très longtemps que la Confédération Paysanne installe de jeunes agriculteurs, presque 30 % des jeunes agriculteurs. Et ces nouveaux installés ont ce projet de l'agroécologique, ils ont envie d'autre chose. Je dirais même que 95 % des intérêts des agriculteurs sont dans cette transition agroécologique", conclut Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération paysanne.
Malgré des priorités différentes, les trois syndicats affichent finalement un objectif commun : vivre décemment de leur activité.
Écrit avec Romane Sabathier.