"On ne demande quand même pas la lune" : les agriculteurs de la Coordination rurale en route pour bloquer Paris dès ce dimanche soir

"On sera sur Paris dimanche soir". La Coordination rurale a maintenu son appel à mobilisation et à manifester dans la capitale à compter de ce 5 janvier 2025. Des agriculteurs ont pris la route, ce dimanche matin, depuis le Tarn-et-Garonne.

Bloquer le péage de Saint-Arnoult, Rungis et la quinzaine de centrales d'achats en région parisienne. Voilà les objectifs affichés par la Coordination rurale qui appelle les agriculteurs à se mobiliser dès ce dimanche 5 janvier au soir à Paris. Le mouvement avait été annoncé, peu après Noël, par l'un des représentants de l'organisation syndicale dans le Tarn-et-Garonne. Promesse tenue. Des agriculteurs se sont retrouvés à Montauban, avant de prendre la route en direction de la capitale.

"Nous sommes attendus ce soir à 18h à Paris"

Bonnet jaune au logo de la CR sur la tête, ils sont une quinzaine à se préparer au départ au niveau du péage de Montauban, sur l'autoroute A20. Des tracteurs chargés sur des camions sont déjà en route pour Paris, nous dit-on. Et une centaine d'agriculteurs pourraient bien se retrouver, ce dimanche 5 janvier 2025, aux portes de la capitale.

"Nous partons pour bloquer Rungis. Pour nous faire entendre des politiques. On ne monte pas pour casser, on monte pour être entendus, affirme l'un d'entre eux. Nous sommes attendus ce soir à 18 heures à Paris par nos autres collègues de France."

Maurice Andral est producteur de fruits, il exploite 30 hectares de vergers à Moissac. Ce qui le pousse aujourd'hui à se mobiliser ? La concurrence déloyale, notamment des pays de l'Est où les coûts de production sont beaucoup moins élevés qu'en France. "Ils ont un Smic très bas, de l'ordre de 300 à 400 euros par mois dans les pays de l'Est. Nous, on est plutôt à 1800 euros, explique l'arboriculteur. Nos centrales cherchent l'enjeu financier, à gagner beaucoup d'argent et vont acheter dans ces pays-là."

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"On ne demande pas la lune"

Celui qui avait révélé cet appel à mobilisation, le 27 décembre 2024 sur ses réseaux sociaux, c'est Pierre-Guillaume Mercadal. Le porte-parole de la Coordination rurale du Tarn-et-Garonne est bien entendu de la partie ce dimanche 5 janvier. Le but de la manœuvre, nous dit-il, c'est la cause paysanne et la mise en place d'une "exception agriculturelle française".

Ce que l'on demande au gouvernement, c'est quand même pas la lune. On demande des prises de décision immédiates sur des choses qui sont gratuites, qui ne coûtent rien à l'État.

Pierre-Guillaume Mercadal, porte-parole de la CR 82

Quelles sont ces mesures que la Coordination rurale entend voir débloquées au plus vite ? La fin de la surtransposition des normes européennes en France, l'arrêt des contrôles, la simplification administrative ou encore la sortie de la tarification européenne de l'électricité, énumère Pierre-Guillaume Mercadal. Ainsi qu'une feuille de route pour "une vraie sortie des problèmes".

Vendredi, Matignon a indiqué que le Premier ministre, François Bayrou, recevrait "tout à tour" les syndicats agricoles, le 13 janvier. Une date jugée trop lointaine par le deuxième syndicat agricole, derrière la FNSEA. Rappelons que cet appel à mobilisation intervient à quelques heures du lancement officiel de la campagne pour les élections au sein des chambres d'agriculture.

De source policière, "des contradictions internes et avec les autres syndicats réduisent les risques d'une mobilisation de grande ampleur". La préfecture de police de Paris et celle du Val-de-Marne ont interdit tout rassemblement non déclaré dans le centre de Paris et dans le secteur de Rungis, à compter de ce dimanche 18h00 et jusqu'à lundi midi.

(Propos recueillis par Sandra Wachlewicz et Camille Saiseau)