Une cinquantaine de films courts seront diffusés ce week end à Cabestany, près de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales, pour les 37emes rencontres du court-métrage. Ce festival donne sa chance aux jeunes réalisateurs. La mini-série d'une montpellieraine diffusée sur France 2 est en compétition.
Les Egarés, c'est une drôle d'histoire dans tous les sens du terme.
Ses trois co-réalisatrices, Maria Castillejo Carmen, Maëlle Grand Bossi et Elisabeth Silvero se sont rencontrées à Bruxelles, où elles ont étudié le cinéma.
Toutes trois sont d'origines diverses : Maria est espagnole, Maëlle est suisse-italienne, Elisabeth , cubaine par son père, est franco-russe. Les trois amies sont liées par leur passion commune pour la création de films.
C'est ainsi qu'elles ont co-écrit et co-réalisé "Les égarés", qui a reçu le prix du meilleur scénario au "Festival du film court en plein air de Grenoble" en 2017.
Un film inspiré par un vrai braquage
Ce qui a inspiré les trois jeunes femmes, c'est un braquage raté dans lequel elles se sont retrouvées par hasard dans un supermarché de Bruxelles. Ce jour-là, elles s'étaient retrouvées pour manger une raclette.
"Nous avions juste oublié un détail : le fromage !" raconte Elisabeth Silveiro qui vit désormais à Montpellier.
Deux d'entre nous sont parties en acheter rapidement et se sont retrouvées prises dans ce braquage qui a duré à peine une heure. Aucun coup de feu n’a été tiré et personne n’a été blessé. Il ne nous est donc rien arrivé, si ce n’est que nous avions toutes les trois vécu ce même événement avec des points de vue très différents.
D'abord Maria, qui a appris ce qui se passait par leurs textos et qui les attendait à la sortie du magasin.
"Avec toute sa passion espagnole, elle pensait voir approcher la fin du monde " poursuit la jeune réalisatrice.
"Maëlle sous-estimait le danger et faisait connaissance avec d’autres clients en attendant que ça passe et moi, calme en apparence mais stressée à l’intérieur, essayant de trouver une solution en enchaînant les appels inefficaces à la police".
Un déploiement de forces qui semblait disproportionné car le braqueur -fils de magistrat !- était un jeune homme paumé qui tenait une arme factice et redoutait par-dessus tout de se faire tirer dessus.
Nous tenions notre idée de scénario ! Celle d’exploiter divers points de vue sur un même braquage improbable ; un braquage qui ne fasse pas peur, dans une société qui vit dans la peur,
conclut la jeune femme qui travaille dans l'audiovisuel et le milieu du cinéma depuis plus de cinq ans.
Du braquage à l'histoire d'amour
La situation de départ, c' est un vol à main armée avec prise d’otages. Cette situation, a priori dramatique, tourne vite à la comédie, avec de l’absurde, de l’optimisme, de la tendresse.
Les braqueurs sont incarnés par un jeune couple un peu handicapé : Quentin braque le supermarché pour emmener sa petite amie à la mer.
Cinq personnages apparaissent les uns après les autres dans cette mini série : une caissière en manque de sensualité qui tombe sous le charme du braqueur, la gardienne du magasin tiraillée entre le devoir de sa fonction et sa conscience, un jeune chef de rayon terrorisé et une dame âgée amoureuse...À travers ses sentiments et ses rêves, il nous permet de poser un regard complexe sur la différence.
Chacune de ces 5 "capsules" fonctionne d’une façon autonome. Produites par le G.R.E.C (Groupe de Recherches et d'Essais Cinématographiques), elles ont été diffusées dans le cadre des Histoires Courtes sur France 2,
Sélectionné au "Rhode Island International Film Festival" aux Etats-Unis, Les Egarés a obtenu le prix : « The Marlyn Mason Award : new voices, new perspectives by women in film."
Retenu également au Séquence Film Festival (à Toulouse), Oxford Film Festival, Planos Film Festival, il a reçu trois prix : celui du meilleur montage
( qui a récompensé Frédéric Beraud , monteur à Nîmes), meilleur montage son et meilleure réalisation.
En compétition au festival de Cabestany, près de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales, la mini-série sera projetée samedi 16 mars.
Cabestany : un festival qui veut donner sa chance aux jeunes réalisateurs
Depuis ses débuts en 1981, les Rencontres du court-métrage Image In Cabestany accordent aux jeunes rélaisateurs une place importante.
Ce festival veut être un véritable tremplin en leur permettant d’être confrontés au regard d’un public, d’amateurs et de professionnels venus sur place.
Selon le dossier de presse de ces Rencontres, près de 2 000 personnes -réalisateurs et spectateurs venus de toute la France et de l’étranger- découvrent chaque année ces courts métrages, œuvres rarement diffusées et souvent d’une grande qualité.
Aucun thème n’est imposé aux réalisateurs.