Trois sièges étaient en jeu dans ce fief de l'extrême droite, le quatrième ayant été pourvu dès le premier tour. Tous ont finalement été gagnés par le Rassemblement national. De Perpignan à Pia en passant par Canet-en-Roussillon, retrouvez le détail des résultats dans le département de Louis Aliot.
C'était attendu : aucun candidat de gauche n'a créé la surprise dans les Pyrénées-Orientales, ce dimanche 7 juillet.
Les quatre députées sortantes du Rassemblement national étaient trop loin devant, à l'issue du premier tour, dans ce département. L'une d'entre elles a même gagné sa place à l'Assemblée nationale dès dimanche 30 juin en remportant 54,95% des voix : Anaïs Sabatini dans la 2e circonscription.
Les trois autres retrouveront aussi leur siège de députée. Une fois de plus, le parti bleu marine remporte donc ces élections sur l'ensemble du territoire des Pyrénées-Orientales.
Les résultats
1re circonscription
La candidate du RN Sophie Blanc termine en tête avec 57,58% des suffrages, précisément 25 150 voix, dans la 1re circonscription de l'Hérault. Elle entame donc son deuxième mandat de députée à l'Assemblée nationale.
En seconde position, le candidat du Nouveau Front populaire Francis Daspe (LFI) a récolté 18 525 voix. 42,42% des votants de cette circonscription ont donc choisi la gauche au deuxième tour. Un score que Francis Daspe a tout de même souligné au micro de France 3 Occitanie :
3e circonscription
Même bilan pour Sandrine Dogor-Such. Avec 56,28% des suffrages (29 118 voix), la députée sortante (RN) s’offre le siège de députée à l’Assemblée nationale dans la 3e circonscription du département.
La candidate du Front de gauche n’est pas parvenue à inverser la tendance au second tour. Nathalie Cullell s’incline après avoir récolté 22 623 voix (43,72%). La candidate (LFI) s’est d’ailleurs inquiétée d’une agression qu’elle a subie plus tôt dans la journée, au micro de France 3.
Après avoir arraché une affiche de Nathalie Cullell sur un panneau, une citoyenne l’aurait “traitée de truie” “comme Mathilde Panot” (une figure nationale de la France Insoumise), avant de lui “prendre le bras”, de la “pousser” puis de s’enfuir, raconte la candidate de gauche à notre journaliste Marie Boscher ce dimanche.
Selon elle, “cet incident illustre la violence inédite de cette campagne, où nous sommes diabolisés”. La candidate LFI dit aussi avoir retrouvé “des croix gammées” et des “signes du GUD” - un groupuscule violent d’extrême droite récemment dissous - sur ses affiches de campagne.
4e circonscription
Ici, pas de surprise non plus. Les résultats sont tombés dans la 4e circonscription du département et c'est bien Michèle Martinez qui représentera ce territoire à l’Assemblée nationale. La candidate du RN et députée sortante a récolté 58,14% des suffrages (38 045 voix).
Derrière elle, le représentant du Nouveau Front populaire Julien Baraillé s'incline avec 41,86% des suffrages. Les 27 395 voix qu'il a récoltées n'ont pas suffi.
Le taux de participation
À 17h, le taux de participation s’élevait à 57,06% dans ce département situé à l’extrême sud de l’Hexagone. C’est un peu moins qu’au premier tour à la même heure (60,97%). Un peu moins que la moyenne nationale également : 59,71% des électeurs français sont allés voter ce dimanche à 17h, du jamais vu depuis 1981.
Les enjeux
1re circonscription
Sophie Blanc, la députée (RN) sortante, est en ballottage très favorable après le premier tour. Avec 45,24% des suffrages, elle améliore de 13 points son score de 2022 dans cette circonscription qui comprend le quartier populaire du Bas-Vernet à Perpignan et les secteurs plus aisés de Cabestany ou Pollestres.
Face à elle, le représentant du Nouveau Front populaire Francis Daspe (LFI) espère bénéficier d'un report de voix des électeurs du centre et convaincre des abstentionnistes de voter au second tour. Mais la marche est haute : le 30 juin 2024, il a plafonné à 25,48%.
Arrivé en troisième position, le macroniste Christophe Euzet (16,14%) a échoué aux portes du premier tour et n'a pas donné de consigne de vote par la suite. La candidate centriste Anabelle Brunet (4,87%), elle, est plus claire en appelant à voter pour le Nouveau Front populaire.
C'est l'une des circonscriptions les plus pauvres de France. Au premier tour, la participation s'est élevée à 67,68%.
2e circonscription
Ici, tout s'est joué dès le premier tour. Anaïs Sabatini a remporté la majorité absolue : elle est passée haut la main, avec 54,98% des voix le 30 juin. L'avocate de 34 ans a retrouvé son siège dans l'hémicycle pour une nouvelle mandature.
3e circonscription
C'est le match retour de 2022 qui se joue dans la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales. Au premier tour, il a largement penché en faveur de la candidate RN. Sandrine Dogor-Such est arrivée en tête avec 45,57% des voix et 25 363 bulletins déposés à son nom dans les urnes, soit 14 000 de plus qu'en 2022 (11 247).
À l’époque, le match était serré puisque Nathalie Cullell affichait alors 11 091 voix. Cette année, la candidate du front de gauche est largement devancée au terme du premier tour, bien que le nombre de ses soutiens ait augmenté (15 603 et 28,03%).
Que feront les électeurs de Laurence Gayte arrivée troisième position avec 11 367 voix ? La candidate de la majorité présidentielle les a appelés "à ne pas donner de voix" à l'extrême droite dans cette circonscription. Au premier tour, la participation y a atteint 69,44%.
4e circonscription
Avec 47,9% des voix et 33 159 bulletins recueillis au premier tour, la députée sortante Michèle Martinez (RN) est confiante. Face à elle, le représentant du Nouveau Front populaire Julien Baraillé (PS) a rassemblé presque deux fois moins de voix (17 963) et 25,95%.
Patricia Nadal, candidate de la majorité présidentielle (Renaissance) arrivée en troisième position, ne s'est pas qualifiée. Elle a appelé dès le 1er juillet 2024 à voter pour le candidat socialiste au second tour.
Au premier tour des précédentes Législatives, Michèle Martinez avait recueilli 15 000 voix. Son nombre d'électeurs a donc plus que doublé en deux ans. Ce dimanche, son duel face à la gauche s'annonce déséquilibré.