CARTE. Présidentielle 2022 : combien de députés LREM sont menacés aux législatives par les bons résultats de Marine le Pen dans les Pyrénées-Orientales

En Occitanie, Marine Le Pen a réalisé son meilleur score dans les Pyrénées-Orientales pour ce second tour de l'élection présidentielle, dimanche 24 avril. Elle y devance Emmanuel Macron de plus de 12 points. Une forte progression de mauvais augure pour les trois députés LREM.

Dans les Pyrénées-Orientales, Marine Le Pen est donc arrivée largement en tête du second tour de l'élection présidentielle avec 56,32 % des voix face à Emmanuel Macron, qui lui a obtenu 43,68% des suffrages.

Dans ce département, la candidate du Rassemblement National a devancé le président sortant de plus de 12 points, avec un taux d’abstention inférieur de deux points (26,11%) à la moyenne nationale (28,01%).

Progression du vote RN

Marine Le Pen a inversé la poussée en progressant de près de 10 points en cinq ans : en effet, lors du dernier scrutin présidentiel de 2017, elle était arrivée à la seconde place avec 47.21 % des suffrages, contre 52.79 % en faveur de Emmanuel Macron.

De quoi inquiéter les trois députés de La République en Marche dans le département qui pourraient perdre leur siège lors des prochaines législatives du mois de juin.

Marine Le Pen en tête des quatre circonscriptions

362 014 électeurs des Pyrénées-Orientales étaient appelés aux urnes pour le deuxième tour de l'élection présidentielle, ce dimanche 24 avril. Dans ce département, Marine Le Pen avait déjà remporté le premier tour avec 32,74% contre 20,54%.  Au second, elle est en tête dans toutes les circonscriptions, même dans celle de Jean Castex à Prades.

Au total, la candidate RN a gagné plus de 30 mille voix par rapport à 2017, de quoi donner le sourire à Louis Aliot.

Dans les Pyrénées-Orientales où Perpignan rayonne, Marine a fait 56 % et elle est en tête dans les quatre circonscriptions. Cela laisse des perspectives pour l'avenir !

Louis Aliot,

maire RN de Perpignan

En 2017, dans les Pyrénées-Orientales, seul Louis Aliot avait remporté une circonscription (la deuxième des P.O) pour le Front National, à l'époque. Les trois autres avaient été gagnées par une femme et deux hommes, tous candidats de la République en Marche, à l'issue du second tour des élections législatives.

Le RN peut-il faire le grand chelem dans les P.O en juin ?

"Rien n’est impossible, mais c’est tout de même peu probable" selon Emmanuel Négrier, directeur de recherche à Science-Po/CNRS de Montpellier.

Selon ce politologue montpelliérain, même si l’implantation du RN se confirme dans les P.O, les législatives constituent une autre élection pour trois raisons : 

  • Les candidats RN n’ont pas la même capacité d’attraction aux législatives qu’à l’occasion d’une élection présidentielle,
  • La fraction de vote populaire RN, qui se mobilise aux présidentielles, ne sera sans doute pas totalement au rendez-vous des législatives
  • Tout dépend de l’atmosphère qui régnera entre RN et Reconquète, qui peut aussi pénaliser le vote d’extrême droite.

Dans la 1ère circonscription : Romain Grau avait été élu avec plus de 3000 voix d'avance en 2017 face à Alexandre Bolo (FN). Le premier adjoint du maire LR de Perpignan, dont l'investiture avait surpris pour ces législatives, a désormais du soucis à se faire au vu des résultats de dimanche soir : Marine Le Pen a récolté 51,8 % des suffrages face à Emmanuel Macron (48,2 %). 

Dans le 2e circonscription, le Rassemblement National a de grandes chances de l'emporter. En 2017, l'actuel maire de Perpignan avait gagné de justesse devant la candidate LREM : un peu plus de 400 voix séparait alors Louis Aliot de Christine Espert.

En 2020, c'est Catherine Pujol, une catalane membre du Rassemblement national et conseillère municipale de Perpignan depuis 2014 qui l'avait remplacé.

Vu le score de Marine Le Pen ce dimanche qui a récolté plus de 60% (Emmanuel Macron 39,4 %), le Rassemblement National pourrait conserver son siège.

Dans la 3e circonscription : celle où vote le premier ministre Jean Castex, Laurence Gayte, seule femme député des PO, est elle aussi en danger. En 2017, cette centriste, également élue à la mairie de Saint-Estève, avait battu haut la main la candidate Front National avec près de 6000 voix d'avance.

Dimanche, la tendance s'est complètement renversée : dans cette circonscription, Marine Le Pen (54,3 %) a récolté près de 5000 voix de plus que le président sortant (Emmanuel Macron 45,7 %).

Dans la 4e circonscription : En 2017, c'est Sébastien Cazenove, alors âgé de 40 ans, qui avait gagné aisément (58%) face au candidat Front National Stéphane Massanell (42 %).

Le référent départemental d’En marche va devoir batailler pour garder son siège au vu de la forte poussée du RN dimanche dans son territoire : c'est là que Marine Le Pen a réalisé son deuxième meilleur score des PO avec 56,7 % des suffrages et près de 10 000 voix d'avance sur son adversaire (Emmanuel Macron 43,3 %).

A noter que la participation aux législatives de 2017 avait été assez faible dans ces quatre circonscriptions, le taux d'abstention ayant largement dépassé les 50%. 

Pour que le RN rafle la mise, il lui faut maintenir dans le vote un électorat qui, pour partie, n’est plus aussi mobilisé pour les législatives. L’atmosphère du troisième tour suffira t-elle à maintenir la flamme ? Ce n’est pas sûr.

Emmanuel Négrier,

politologue, Montpellier

 

Au plan national, Marine Le Pen est arrivée en tête dans 30 départements français lors du second tour de l’élection présidentielle, contre deux il y a 5 ans.

En 2017, elle n’était arrivée en première position que dans le nord de la France : dans l'Aisne et le Pas-de-Calais.

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