Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez vient de demander au président indépendantiste catalan Quim Torra d'ouvrir un dialogue avec les opposants au séparatisme. Il veut que "les gesticulations" politiques et électorales cessent afin d'apaiser les tensions dans la région.
Le socialiste Pedro Sanchez a entamé depuis son arrivée au pouvoir le 1er juin, un dialogue avec Quim Torra et promis aux Catalans un référendum sur un nouveau statut comportant plus d'autonomie, tout en écartant l'hypothèse d'un vote sur l'indépendance.
"Aujourd'hui en Catalogne, l'enjeu n'est pas l'indépendance, l'enjeu c'est la coexistence, et nous devons tous montrer plus de responsabilité et moins de gesticulations", a déclaré le dirigeant espagnol en marge d'une visite officielle en Suède.
Le président catalan lui avait répliqué mardi qu'il insistait pour parvenir à un accord avec Madrid pour organiser un "référendum d'autodétermination", appelant les Catalans à une "mobilisation tout azimut" parce qu'il était trop tard pour discuter du simple statut.
"Ce que doit faire le gouvernement de la Generalitat, c'est ouvrir un grand débat, une grande discussion entre les non-nationalistes et les nationalistes en Catalogne", lui a répondu Pedro Sanchez mercredi depuis la Suède.
"La proposition du président Torra (sur un référendum d'autodétermination) peut satisfaire la moitié des Catalans, mais pas l'autre moitié", a-t-il ajouté.
Un statut d'autonomie élargie, après le titre annulé de "nation" ?
Le précédent statut de la Catalogne, accordant à la région de 7,5 millions d'habitants une large autonomie et le titre de "nation", avait été adopté en 2006 par les Catalans, sous le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, avec 73% des suffrages.
Mais il avait été ensuite annulé en partie en 2010 par la Cour constitutionnelle, ce qui avait déclenché une montée de l'indépendantisme.
La Catalogne a été à l'automne 2017 au coeur d'une grave crise politique entre son ancien président indépendantiste Carles Puigdemont et le gouvernement central, à l'époque dirigé par le conservateur Mariano Rajoy.
Les indépendantistes avaient organisé le 1er octobre 2017 un référendum d'autodétermination malgré son interdiction, une journée marquée par des violences policières dont les images avaient fait le tour du monde.
Le parlement catalan avait ensuite proclamé l'indépendance le 27 octobre, ce qui avait été immédiatement suivi par la mise sous tutelle de
la région par l'État et la destitution des dirigeants catalans.
Le nouveau président catalan Quim Torra est un fidèle de son prédécesseur Carles Puigdemont qui est en exil en Belgique pour échapper aux poursuites pour rébellion lancées contre lui en Espagne.