Ce sont des révélations qui sèment le trouble en Espagne. En 2017, peu après le référendum sur l'indépendance, le Président de la Catalogne a rencontré un émissaire de Vladimir Poutine. La Russie aurait alors proposé son aide aux élus catalans pour faire sécession et déstabiliser l'Europe.
En octobre 2017, quelques jours après le référendum controversé et à la veille d'une déclaration d'indépendance sans lendemain, Carles Puigdemont, Président de la Catalogne, a reçu dans ses appartements privés du Palais de la Generalitat, Nikolay Sadovnikov, un ancien diplomate russe.
Proche de Vladimir Poutine, l'homme aurait proposé une aide militaire et financière à la Catalogne indépendante pour prendre son envol... et ses distances avec Madrid.
L'ingérence de la Russie en Europe, c'était pas seulement le Brexit, le soutien de mouvement d'extrême droite, c'était aussi la Catalogne. Une façon de déstabiliser l'Espagne et donc l'Union européenne.
Antonio Baquero, journaliste du consortium OCCRP.
En échange de son soutien, la Russie aurait demandé une législation favorable aux cryptomonnaies.
Des révélations qui choquent
L'entourage de Carles Puigdemont reconnait l'existence de cette réunion. Mais qualifiée de peu crédible, l'offre russe a été rejetée. Reste que l'affaire embarrasse les proches de l'ancien président catalan et son mouvement politique Junts, dont il doit quitter la présidence en juin, lors du congrès d'Argelès-sur-Mer.
En 2017, il y a eu plein de réunions. Parce qu'on nous demandait beaucoup de renseignements. Ca venait du monde entier et aussi de la Russie. Donc, où est l'information au juste ? Le piège, c'est de profiter de cette réunion, comme il y en a eu d'autres, pour aujourd'hui associer Puigdemont à Poutine.
Ramon Tremosa, député Junts.
Pour la gauche indépendantiste, qui gouverne la Catalogne en coalition, ces contacts avec la Russie n'auraient pas dû avoir lieu.
Nous ne serons jamais à l'aise et on ne se sentira jamais proche de ce que représente aujourd'hui la Russie et le régime de Poutine.
Meritxell Serret, députée ERC.
Mais les contacts avec Moscou ne sont pas arrêtés en 2017. Le chef de cabinet de Carles Puigdemont s'est entretenu avec des émissaires russes jusqu'en 2020.